Cette semaine c’est Eric Zemmour qui est le sujet de la chronique de Stéphane Nivet sur ce blog.
Le délinquant Eric Zemmour – dont la condamnation pour incitation à la haine raciale confirme à elle seule s’il en était besoin que, parmi les délinquants, tous ne sont pas noirs et arabes – n’en finit plus d’écumer de la hargne et de l’amertume si coutumière de ces individus dont le casier judiciaire s’est alourdi du juste poids de la honte et du déshonneur. Eric Zemmour est en pleine Dieudonnisation, persuadé que sa condamnation lui servira d’Aussweiss pour traverser la ligne de démarcation d’un soi-disant « politiquement correct » et faire la nique à la fameuse « police de la pensée » qui sévirait dans notre République.
Invité devant les députés UMP, à dessein, Eric Zemmour a pensé sous lui, il s’est soulagé d’un tirade piteuse qui achève d’épuiser le médiocre reliquat de crédibilité auquel il pouvait encore prétendre aux dires des observateurs les plus permissifs.
Place au poète :
« Votre chemin me semble donc tout tracé : vous avez déjà supprimé la HALDE, il ne faut pas vous arrêter en si bon chemin. Il vous faut désormais débrancher, un à un à la manière de la mise à mort de l’ordinateur HAL dans un vieux film de Kubrick, l’Odyssée de l’espace, tous les fils qui donnent vie au monstre : supprimer l’action pénale pour les associations antiracistes (applaudissements), pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer aussi leurs subventions, ça ferait du bien aussi (applaudissements), supprimer l’incitation à la haine raciale et à la discrimination, concept flou qui n’a pas la rigueur juridique de la vieille diffamation, supprimer les lois mémorielles, ce qui vous a déjà été réclamé par les grands historiens de ce pays, supprimer toutes les lois sur les discriminations, qui prennent les problèmes de l’intégration à l’envers et donnent à la société la fièvre cafteuse selon une autre expression de Philippe Muray.
Bref, effacer plus de 40 ans de miasmes égalitaristes et communautaristes et revenir à la belle République, celle de Jules Ferry à De Gaulle, qui a si bien garanti la liberté dans notre beau pays de France »
Je ne sais pas ce qui est le pire dans cet épisode : la morgue de Zemmour qui se vautre une fois de plus dans la croisade anti-antiraciste ou la débâcle des députés UMP qui, présents à cet autodafé de l’antiracisme ont dû avoir des ampoules aux mains à force d’applaudir les rodomontades de leur égérie humaniste. J’espère que, avant les prochaines législatives, nous connaîtrons la liste de ces députés dont l’honneur vient de se dissoudre dans l’acclamation de la dépénalisation du racisme et du négationnisme.
Il faut dire que l’UMP, à propos d’Eric Zemmour, manifeste une certaine continuité, notamment en raison des déclarations assourdissantes d’un ministre de la République en fonction, l’inénarrable Thierry Mariani, Danube de la pensée sarkozyste et surnommé Orange mécanique dans sa circonscription vauclusienne, qui avait eu le culot de s’asseoir publiquement sur la condamnation de son ami Zemmour – condamnation qui, soit dit en bloguant, a été prononcée par un tribunal indépendant au nom du peuple français. « Tribunal », « Indépendant », « Peuple français », voilà au moins trois raisons qui plaident à l’UMP en faveur d’une rapide réforme de la justice …
Stéphane Nivet