Je vous en parlais la semaine passée, le site Mediavox m’a demandé d’éditorialiser chez eux chaque semaine pendant un mois. Chaque chroniqueur du site a aussi pour mission de proposer un sujet de reportage qui peut ensuite être financé dans sa réalisation par les internautes. J’ai choisi de proposer et de parrainer un sujet que je connais bien: la dyspraxie, un handicap psychomoteur assez peu connu et qui m’affecte, comme d’autes. C’est justement le sujet de mon édito de ce jour chez Mediavox.
Ma dypraxie
C’est un handicap pourtant pas si rare.
Il touche entre 3 à 6 % des enfants en France.
C’est un handicap qui me rend difficile et brouillon tout travail manuscrit ou de dessin réalisé manuellement.
Heureusement j’agis plutôt avec un clavier. Mais la douleur me parsème le bras désque je dois gribouiller trois lignes de la pointe d’un stylo.
C’est un handicap qui m’amène à me mouvoir de façon parfois un peu maladroite et voutée, comme un plantigrade des forêts de Chine.
C’est un handicap qui fait, que, outre mes convictions écologistes, j’évite au maximum de conduire, pour moi et autrui.
C’est un handicap qui créé parfois des angoisses, parfois des tics, qui me fait des nœuds de cravate invraisemblables, des chèques illisibles, des postures de panda, une absence absolue en mémoire des visages, des défaites au basket, des tâches de sauce sur les vêtements, des peurs et
des angoisses.
Mais il parait, sans doute pour rassurer, on est de grands angoissés, nous les DYS, comme on dit familièrement, aussi
que c’est un handicap qui n’a pas que des inconvénients.
Il parait qu’il forme des doués de l’oral, des balèzes de la prise de parole, des cultivés du général. A voir.
Ca me donnait en tout cas de mauvaises notes à l’école dans une époque où les PC n’étaient pas encore possibles ni abordables sur la table des
bambins.
C’est un handicap qui ne m’empêche en tous cas pas de faire ma vie, de faire mon boulot, mon mandat, d’avoir ma famille, mes amis…Ils ont juste à admirer parfois mes chemises boutonnées de travers, mes tâches de vin sur la nappe, mes introspections (mais cela est sans doute une excuse facile car la chose peut venir aussi de mon côté bobo post moderne intellectualisant !) et doivent passer des diplômes de
troisième cycle d’égyptologie pour déchiffrer mes cartes postales.
C’est pas très connu ce truc. C’est la dyspraxie. Quand mediavox, site de création de reportage, m’a proposé d’être éditorialiste un peu chez eux, ils m’ont aussi demandé de proposer et de parrainer un sujet.
C’est celui-là que j’ai pris, celui sur les dyspraxiques. Je parle du sujet, hein…
Parce que elle, je ne l’avais pas choisie, la dyspraxie.
Romain Blachier