La semaine passée était celle consacrée à l’Unité des Chrétiens. Ce n’est pas l’événement médiatique de l’année certes mais dans les milieux concernés et leur presse interne, c’est un marronnier, un truc qui revient tous les ans et qui fait parler comme dans d’autres journaux les articles sur le salaire des cadres ou le prix de l’immobilier à Lyon (le dernier point est d’ailleurs la seule raison de vivre des suppléments lyonnais de l’Express, qui en font, on dirait, presque un par semaine!).
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La semaine passée était celle consacrée à l’Unité des Chrétiens. Ce n’est pas l’événement médiatique de l’année certes mais dans les milieux concernés et leur presse interne, c’est un marronnier, un truc qui revient tous les ans et qui fait parler comme dans d’autres journaux les articles sur le salaire des cadres ou le prix de l’immobilier à Lyon (le dernier point est d’ailleurs la seule raison de vivre des suppléments lyonnais de l’Express, qui en font, on dirait, presque un par semaine!).
Initiée à Lyon par un natif de la Guillotière, l’Abbé Paul Couturier, il y a exactement 77 ans, la semaine de l’Unité Chrétienne consiste en prières et rencontres entre les différentes confessions du christianisme. L’idée part bien sûr d’un bon sentiment et permet d’aller à la rencontre. Dans le 7e et ses environs immédiats les environs du Carême sont l’occasion de prolonger l’expérience en partageant un frugal repas (Priére, pain, pomme) dans une église de confession différente chaque mardi.
Si l’unité chrétienne (après tout au fond c’est vraiment la même foi) est un objectif qui ne peut qu’être en soi louable, surtout pour moi qui suis le seul protestant d’une famille de catholiques, n’est-il parfois pas vide de sens à force de bons sentiments ?
En 1933, la nécessité était forte, les différences dans la foi quotidienne importantes (il n’y avait pas eu Vatican II) et les mariages entre papistes et parpaillots fort rares. Aujourd’hui ils sont fort fréquents et l’on passe de plus en plus facilement du catholicisme au protestantisme (dans l’autre sens c’est plus rare).
Bien sûr taper (verbalement !) sur les amis du Pape, qui ne pratiquent de leur côté plus l’inquisition depuis fort longtemps, est toujours un sport très pratiqué en pays réformé, il s’apparente à un joyeux sport du type dire du mal de Saint-Etienne pour un lyonnais: on se moque mais dans le fond on aime bien. Et puis dans une France où le christianisme n’a plus le poids d’avant, où d’autres religions s’inscrivent dans le paysage, les perspectives ont bien changé.
A l’autre bout, vouloir à tout prix se complaire dans l’unitarisme à tout prix est un peu appauvrissant et un peu niais. Oui il y a des différences entre les différentes confessions chrétiennes. Oui la pratique protestante est différente et sspécifique en nombre de points. En parler n’est pas une honte et amène aussi à s’approfondir. Le poids de l’appareil ecclésiastique, le Pape (et plein d’autres choses) du catholicisme me pose question. Le côté très trinitaire de orthodoxie également. Rien d’insultant ni de problématique mais l’œcuménisme, derrière ses bonnes intentions, ne doit pas être le fossoyeur du questionnement sur la foi.