Que la République ne soit pas un régime neutre mais un ensemble de valeurs fortes a toujours été ma conviction.
Qu’il y aie un message que la France puisse donner au monde, c’est aussi profondément ancré en moi.
Il y a quelques temps suite au discours du Président de la République à l’ONU, gouvernement via Laurent Fabius, a décidé de le lancer une campagne pour l’abolition de la peine de mort dans le monde, 31 ans après la suppression de ce type de condamnation en France.
Je n’ai pas toujours été partisan de l’absence de peine de mort, y compris pas à mes débuts dans le syndicalisme étudiant ou au Parti Socialiste. Je considérais sans doute que dans les cas extrêmes comme le meutre et le viol d’un enfant la société devait se venger.
Père aujourd’hui, es-ce que je le penserais si quelqu’un s’en prenait à mon fils? Est-ce que je ne crierai pas vengeance? Ne voudrais-je pas la mort du violeur ? De l’assassin ?
C’est impossible à savoir et j’espère ne jamais avoir la réponse. Certains parents arrivent pourtant à rester dignes dans la douleur.
Toujours est-il que cela ne ramènerait pas mon fils. Toujours est-il aussi que je n’agirait pas forcément de façon rationnelle.
Toujours est-il que c’est, dans le cadre d’un Etat de droit à la justice de trancher. Dans les sociétés où ce n’est pas le cas, les plus faibles n’ont pas réparation ou au moins sanction des actes qu’elles ont subis et les plus forts sont libres de tous les excès.
Je pense qu’aujourd’hui rajouter la violence de la mort par l’Etat ne change rien, ne dissuade nullement (voir les chiffres de la délinquance dans les pays qui l’appliquent), que cette peine ne fait que rendre la société plus brutale, que faire participer les autorités à l’entreprise criminelle. C’est pourquoi il y a une bonne dizaine d’années j’avais d’ailleurs milité à Ensemble contre la Peine de Mort.
Aujourd’hui une centaine de pays dans le monde (dont l’ensemble de l’Union Européenne puisque c’est une condition d’appartenance) l’ont aboli. Le message de la campagne lancée par la France est que la peine de mort n’est pas une solution pour résoudre les questions criminelles.
C’est un message intelligent et responsable. On ne vaincra pas d’un coup de baguette magique ce genre de politiques. Même chez nous, il arrive parfois que cela plaise encore. Et même si cela ne fait pas longtemps qu’une majorité de français s’y oppose et que certains, heureusement plus guère nombreux depuis longtemps chez les politiques à droite rêvaient d’un rétablissement
Mais qu’un Etat comme la France s’engage dans une campagne internationale, c’est un élément décisif. Pour participer à cette action, rendez-vous sur la page dédiée sur le site du gouvernement ou sur Abolition.fr