Le candidat républicain, l’UMP Jean-Louis Costes l’a emporté ce soir face au FN.
Je m’en félicite. Costes a remercié d’ailleurs les électeurs de gauche.
Une victoire certes de justesse, certes emportée dans le cadre d’une affaire lamentable pour l’ensemble de la classe politique mais un barrage face au Front National .
On remarquera d’ailleurs, au milieu du mauvais résultat du FG, du PS, d’EELV au premier tour, que dans les affaires comme celle de Cahuzac, l’électeur de gauche est d’ailleurs plus soucieux d’éthique en général (avec de notables exceptions comme Mellick) que l’électeur de droite. qui reconduit depuis des années des Balkany, des Tibéri, des Juppé et des Vanneste.
Reprenons: le candidat républicain, Jean-Louis Costes, UMP donc ,l’a emporté, avec notamment pour le second tour dans son duel contre le FN, l’appui du candidat socialiste éliminé au premier scrutin et du Front de Gauche.
Aurais-je été dans la circonscription de Villeneuve-sur-Lot, la troisième du 47, l’ancienne de Jérôme Cahuzac, que j’aurais voté pour Costes ce dimanche sans hésiter.Le PS, contrairement à l’UMP, appelle à voter pour le candidat républicain, de gauche ou de droite, en cas de duel avec le FN.
Cela n’empêche pas les militants du parti de Morano et de Berra, avec la plus remarquable mauvaise foi,tout en refusant pour leur part le front républicain quand c’est le PS qui se retrouve au second tour face à un frontiste, de critiquer tout de même le Parti Socialiste qui lui joue le jeu face au parti de Marine Le Pen. Et il ne s’agit pas de quelques cas isolés puisque Alain Juppé y a pris part.
Lyon étant une ville où l’extrême-droite, si elle pratique la violence dans les rues, est boudée par les électeurs, j’ai eu une seule fois à pratiquer le Front Républicain, comme beaucoup d’autres français: c’était en 2002, j’ai voté Chirac et je n’ai pas un seul instant hésité ni regretté mon geste.
De même que face au pataquès provoqué par les radicaux de gauche et Génération Ecologie aux dernières législatives dans la circonscription de Givors, pataqués amenant à un second tour droite/extrême-droite, j’avais soutenu la position de Gérard Collomb d’appeler à voter pour Georges Fenech face au FN.
Il y a droite et droite
Aujourd’hui je me questionne: bien sûr nombre d’élus UMP n’ont rien à voir avec le FN. Mais, comme l’a dit à juste titre Bruno Roger-Petit, une large partie de la droite d’aujourd’hui n’a plus de différence avec le FN.
Un exemple la semaine dernière où l’on trouvait des militants UMP lyonnais (minoritaires jusqu’à quand ?) dans un commando pour aller siffler un hymne aux déportés et un souvenir au résistant Jean Moulin. Ou encore, Vanneste, député de droite niant la déportation des homosexuels.
Un autre exemple est constitué par les dérapages réguliers du parlementaire de Saint-Priest Philippe Meunier, partisan de la peine de mort, qui compare certains français à des animaux ou jugé dans sa jeunesse pour tract raciste.
Sans compter les nombreux élus UMP membres d’organisations d’extrême-droite comme le Mouvement Initiative et Liberté ou de courants qui demandent que les musulmans et eux seuls prêtent serment à la France.
Aujourd’hui, comme nous le disions ce midi, avec mon ami le député Yann Galut, porte-parole de le Gauche Forte, si la majorité des élus conservateurs n’ont bien évidemment rien à voir avec toute forme de fascisme, force est de constater avec la ligne de Buisson que la fracture entre droite et extrême-droite ne se situe plus entre le FN et l’UMP mais au sein de ce dernier.
Harlem Désir appelle de façon robotique au front républicain.Si il a souvent raison de le faire et l’UMP tort de le refuser, il me semble, et nombre d’électeurs de gauche également, qu’il y a droite et droite.
Et que nous ne devrions pas, comme ce fut le cas par exemple dans l’Oise, donner notre blanc-seing à n’importe quel extrémiste sous prétexte qu’il a un arbre sur son affiche au lieu d’une flamme.
Mais cela est peut-être trop demander à Harlem que d’y réfléchir?
Il en va de la République et du sens des valeurs politiques.