L'économie collaborative: l'abondance sans posséder ? – Romain BlachierRomain Blachier

Ca fonctionne avec Airbnb ou de façon moins intéressée avec le couchsurfing plus classique. . Ca roule avec Bluely, ces voitures électriques en libre partage

Ca se transporte aussi avec blablacar et 123envoiture.com. Ou  plus localement avec Grand Lyon Covoiturage.

Et puis ça loue des objets entre particuliers avec Zilok et Tipkin.

Ou encore ca se rend service dans les systèmes d’échange locaux.

L’économie collaborative, celle de l’échange entre particuliers n’est pas une idée complètement nouvelle.Mais elle a connu un vrai bon en avant avec le web social ces dernières années.

Des penseurs comme ceux que l’on trouve autour de la plate-forme Ouishare ou Jérémy Rifkin y voient un vrai modèle alternatif au capitalisme classique.

Il est vrai que des paradigmes forts changent avec l’économie collaborative.

C’est désormais l’usage ou l’expérience de l’objet qui est le plus important, pas sa possession.

A quoi cela sert-il d’avoir une voiture lorsque l’on peut en disposer d’une quand on en a besoin? A quoi sert-il d’acheter une perceuse qu’on l’utilisera, les chiffres sont impitoyables, à peine 12 minutes au total si on peut en emprunter ou en louer une? et pourquoi ne pas partager les espaces de travail, faire du coworking?

Et enfin pourquoi Philippe, oui pourquoi garder votre vieux DVD de ‘Alien contre Ninja‘ qui traîne chez vous si vous pouvez le stocker et le louer sur Vodkaster?

Et de façon générale, à quoi sert-il de polluer davantage la terre? L’économie collaborative permet ainsi de réduire son empreinte sur l’environnement.

Nous pouvons nous retrouver dans l’abondance sans posséder.Grâce à la richesse du partage avec les autres.

De quoi évoquer aux auditeurs de notre très chrétienne radio la parabole de la multiplication des pains de Jésus, évoquée dans les quatre évangiles. Des évangiles qui évoquent en quelque sorte la force que donne l’économie collaborative. Une force où en mutualisant quelques pains et poisson, on arrive à nourrir une foule.¨Pour renverser ensuite de nombreuses croyances établies.

Pourtant ne sombrons pas dans l’angélisme: l’économie collaborative peut comporter aussi un côté sombre: les plate-formes de travail entre particuliers, si elles donnent parfois lieu à des projets intéressants comme sur codeur.com, sont trop souvent le lieu de faibles rémunérations et de précarité  comme sur Taskrabbit. Et puis le risque qu’une plate-forme domine trop un secteur (c’est ce qu’essaye de faire Uber aux usa) peut amener à une dépendance vraiment forte des acteurs. Il ne faudrait pas que libérés de la propriété, nous devenions paradoxalement esclaves. Je vous remercie.