Aux Minguettes, l’espoir d’un autre Vénissieux avec Lotfi | Romain Blachier

Comme un certain nombre le savent, les élections à Vénissieux ont été annulées, le tribunal ayant trouvé que les manœuvres de l’extrême-droite ont faussé la sincérité du scrutin.

Après différentes tentatives de faire trainer en longueur les négociations de la part du parti communiste, d’autre part le long combat du chef de file des socialistes de la ville, Lotfi Ben Khelifa pour résister aux pressions, les électeurs de gauche auront le choix entre deux listes différentes. Ils pourront ainsi se départager en confiance.

Deux listes donc. Celle des communistes qui gèrent la ville depuis 80 ans. Et celle de Lotfi, qui rassemble les socialistes et la société civile.

De l’autre partie de l’échiquier politique le Fn a parachuté un de ses militants de la Croix-Rousse et l’UMP envoie depuis de longues années Christophe Girard faire le chemin entre son domicile de Caluire et la ville de Vénissieux. Remarquez la Maire PCF réside elle même dans une autre commune que celle dans laquelle elle est élue. J’ai pour ma part toujours été surpris de ceux qui prétendaient vouloir s’occuper de communes dans lesquelles ils refusent de vivre…

Ca tombe bien, mon candidat est le seul qui vit dans la ville dont il compte devenir le Maire. Et après avoir un peu écrit pour lui, avoir longuement discuté, être venu à sa réunion de lancement, j’ai décidé d’aller dépenser une RTT à aller sur le marché des Minguettes avec lui et ses colistiers faire un peu de terrain. Et parler des propositions de la liste qu’il mène pour les Vénissians.

L’immense marché des Minguettes

D’un coup de ligne T2 puis T4 me voilà donc sur le marché des Minguettes, une immensité d’étals et de commerces ambulants sans doute unique dans la Métropole de Lyon.

Légendaire terreur de ceux qui aiment à se faire peur, le quartier constellé de barres est d’une tranquille bonhommie qui évoque la taille humaine de la cité. Venus avec une sorte de camion de cirque, les militants sarkozystes côtoient les militants communistes. Un peu devant il y a la très diverse équipe de Lotfi, un vrai démenti à ceux qui disent que la politique n’intéresse ni les catégories populaires, ni les jeunes, ni la France métissée. Le FN est, comme toujours ou presque, absent du terrain. Il a BFM TV et tout ceux des médias qui ne parlent que de ses thèmes pour faire campagne à sa place…et il a récupéré une partie de la liste néo-pétainiste qui s’était présentée la fois passée.

Programme et sales rumeurs

L’ambiance est bon enfant, loin de l’agressivité de certaines campagnes lyonnaises. Le candidat Lotfi Ben Khelifa y déroule ses thèmes: proposer une mutuelle de santé pour tous les habitants, créer une maison de l’emploi. Amener du travail. Profiter de l’atout de la Métropole mais aussi apporter sa touche à cet ensemble métropolitain.

Mais plutôt que de parler projets certains adversaires ont visiblement l’argument bas: de nombreuses sources nous rapportent que des militants d’autres listes font courir le bruit que Lotfi Ben Khelifa obligerait en cas de victoire les employées municipales à se voiler…c’est vous dire le niveau de délire de certains.

Mais ne restons pas à écouter les propos des chagrins. On croise des gens des plus divers sur le marché des Minguettes. Des gens nombreux à proposer des choses, à vouloir bouger. Malgré les pluies acides de la vie qui ne les épargnent guère, entre chômage, petits boulots et difficultés diverses. Mais on sent une envie de vivre, de s’en sortir. De créer. Une fierté.

Et moi de mon côté, voyant toutes ses énergies potentielles dans cette ville, je me prends à penser à des institutions qui seraient sur les places, à une culture qui serait sortie de ses murs, à placer Vénissieux sur la carte des grands événements. Histoire qu’on vienne avec beaucoup de plaisir dans la ville. Y entreprendre. Y rêver. Y créer.

Peut-être que ces municipales pourront être l’occasion de permettre cela aux Vénissians ?

Pour en savoir plus sur la campagne de Lotfi, le site de Ensemble Pour Vénissieux.