Mon édito du web de cette semaine sur RCF est à écouter ci-dessous ou à lire sous le lecteur.
Dans un ouvrage non traduit encore de l’anglais, Information doesn’t want to be free, Cory Doctorow, auteur de Science-fiction et essayiste, s’empare de la question complexe du copyright à l’heure d’internet. Et pense aussi à ce qui amène ou pas au succès d’un artiste et au développement de ce sa créativité.
Doctorow édicte dans le cadre de son ouvrage trois lois:
Première loi: quand quelqu’un met une serrure sur quelque chose qui vous appartient sans vous donner la clé, ce n’est jamais pour votre bien. Que ce soit ces fichiers DRM qui vous empêchent d’échanger votre livre numérique avec votre voisin ou vos morceaux sur itunes qui peuvent rester propriété d’apple après votre décès si vous n’avez pas pris précaution de les sauvegarder ailleurs.
Seconde loi: la célébrité sur le net ne vous rendra pas forcément riche. Mais aucun groupe ou artiste ne pourra s’en tirer financièrement sans un minimum de notoriété. Cette notoriété ne se situe pas pas forcément dans une perspective de masse, elle peut tout aussi bien être focalisée dans une niche très pointue. Mais vous ne pourrez difficilement gagner votre vie si à un moment ou à un autre vous n’êtes pas directement ou indirectement exposé à une forte notoriété au moins dans un secteur donné.
Troisième loi, la plus complexe à traduire: l’information ne devient pas libre ou peu coûteuse toute seule, ce sont les utilisateurs qui ont tendance à amener à cette ouverture. QU’on pense par exemple que sans les téléchargements et streamings illégaux divers, il aurait été bien plus difficile que les majors compagnies mettent à disposition leur catalogue sur des plates-formes de diffusions gratuites ou à bas coûts. C’est d’ailleurs dans ce troisième point qu’il y a beaucoup d’espoir avec la possibilité que se donnent souvent les utilisateurs de contourner les murs construits par certains gros matous du web.
Le livre de Doctorow pêche par le manque qu’il y a souvent dans ce genre d’ouvrage pour trouver un modèle crédible pour rémunérer les créateurs. Mais il n’en pose pas des pistes des plus intéressantes pour comprendre le débat sur la propriété intellectuelle d’aujourd’hui sur le net.
Je vous remercie.