Ces temps-ci, profitant d’un passage à Paris, je me suis rendu à l’assemblée générale de l’association la Gauche Forte présidée par Yann Galut, député du Cher, avec qui je me suis entretenu par la suite lors d’un tête à tête des plus enrichissants.
Une dizaine de parlementaires et de nombreux militants socialistes et sympathisants ont commencé à rejoindre le club.
Le nom, la Gauche Forte, peut interpeller.Il n’est certes pas sans poser question.
S’agit-il d’un simple décalque en réaction à la droite forte, le courant majoritaire de l’UMP, qui veut supprimer le droit de grêve pour certaines catégories de salariés ou obliger les musulmans et eux seuls à prêter serment à la République?
Ou encore d’une branche radicale et dure de la gauche?
Aucune des deux options ne me paratrait très tentante personnellement au vu de mes orientations.
Il n’est pas non plus question d’une énième écurie: la gauche forte est issue de composantes fort variées de la mosaique socialiste. Il est d’ailleurs tout à fait possible, de faire partie de l’association tout en gardant des activités dans d’autres clubs et sensibilités socialistes.
.Mais, les déclarations diverses faites par Yann Galut et son équipe, le pedigrée plutôt social-démocrate des participants ainsi que le manifeste pour une gauche forte publié hier dans le journal Libération sont clairs.
Il s’agit tout simplement, comme nous l’avions fait aussi dans la contribution « Dépasser nos Frontières » au derner congrès du PS, de faire le constat d’une gauche certes politiquement majoritaire mais d’un pays allant vers le conservatisme, la désunion, la droitisation sur un grand nombre de plans. Une société de defiance apparait avec un repli sur soi, un égoisme, une méfiance par rapport à l’autre, une paupérisation grandissante à la foi sur un plan économique mais aussi intellectuel.
En témoignent de récents sondages, qui si ils ne font pas toujours preuve d’une méthodologie des plus rigoureuses, démontrent une tendance et posent des questions.
Face à cela la gauche ne sait pas toujours expliquer, ne sait pas toujours redonner du sens à ses politiques.
La gauche forte veut ainsi regrouper des membres du PS et des sympathisants désireux d’agir. Dans quel sens? Explication.
Débattre, expliquer, progresser, combattre, agir
Le travail de la gauche forte, qui m’a intéressé à plus d’un titre est celui-là: porter les valeurs de la gauche au pouvoir, ramener de la politique là où elle n’est paradoxalement plus assez présente, noyée parfois dans les technocraties (les premiers temps du mouvement des pigeons et de la taxation des plus values ont été à ce titre éclairantes sur certaines carences) , combattre la tentation réactionnaire qui existe dans notre pays et y riposter, s’occuper du sociétal comme du social sans les mettre en concurrence, libérer les territoires, être sur le terrain irl et sur les espaces numériques, penser à la fois la solidarité et l’entreprise.
Voila sans doute un programme des plus appétissants et qui plaira, je n’en doute pas, à nombre de femmes et d’hommes de gauche venus d’horizons les plus divers. Un réseau qui ne peut que grandir à travers le territoire.