Les soirées Dj filles ou le machisme inconscient des soirées lyonnaises

C’est mon sensei de cours de DJ, DJ Flore qui a lancé un pavé dans la mare. Flore avait été invitée à mixer à  des soirées filles à plusieurs reprises. Des soirées où la musique est exclusivement passée par des dames et dans lesquelles on propose donc aux professionnelles de mixer en partie parce que ce sont des personnes de sexe féminin. Au risque de les réduire à leur seul genre. Et cela l’a un peu agacée.

Aussitôt d’autres Dj filles ont acquiescé. Par exemple Delphine a décidé publiquement d’annuler sa venue dans une salle lyonnaise bien connue qui organise ce type d’événement durant le mois d’Août.

Il est bien évident qu’il y a bien plus macho que le monde de l’électro lyonnaise et de la région Rhône-Alpes. Mais il est tout aussi surprenant que dans un milieu qui se veut très progressiste, en pointe dans tous un tas de domaines, ce fonctionnement inconsciemment sexiste perdure.

La soirée fille ça fait un peu série télé sur la Cinq des années 80, où toutes les choses sérieuses se font entre bonhommes mais où il y a une demoiselle (à qui on demande d’être bien faite de sa personne, pour plaire aux téléspectateurs mâles) pour faire joli et donner un strapontin à la moitié de l’humanité. Ou comme le championnat de foot féminin, où l’on cantonne les filles à une compétition bien moins prestigieuse et moins médiatisée que celle des hommes. Et encore en football l’argument morphologique peut être invoqué pour séparer filles et garçons.

Mais en ce qui concerne un  DJ  quel intérêt, quelle justification technique ou physiologique ? Se donner bonne conscience féministe un ou deux soir par an en bookant des filles et des garçons le reste du temps? Promettre aux garçons qu’ils pourront se rincer l’oeil (Une pratique certes pas réservée aux hommes hétéros comme toute personne ayant vu un set de Brodinski peut le savoir) tout en dansant?

Bref dans un milieu qui compte plus de progressistes que la moyenne, où l’on s’indigne officiellement des inégalités, notamment en matière femme-hommes, on peut tout à fait, de façon plus ou moins consciente, pratiquer une forme de paternaliste, pourtant loin d’être malveillant. Mais qui ne pose pas moins problème en 2015.

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