C’est un contrat extrêmement lourd que le conseil général du Rhône a laissé en héritage au Sytral et à la Métropole de Lyon : celui du Rhônexpress. Cette navette hors de prix qui relie Lyon à l’Aéroport de Saint-Exupéry est battue seulement dans son prix prohibitif par Londres. Nous avons donc l’un des tarifs de desserte les plus chers d’Europe.
A Toulouse c’est un simple ticket de tram qui permet de sortir de l’aéroport. A Madrid il suffit de prendre le métro. A Lisbonne, c’est un bus ordinaire à prix classique. A Nice, si des navettes à tarif spécial existent, il y a aussi la possibilité de prendre les transports en commun à tarif de base. A Paris, c’est le RER B vous permet d’aller décoller sans trop vous ruiner. Lyon est plutôt une exception qu’une règle.
La solution précédant le Rhônexpress, le Satobus, avait le mérite de desservir plus de zones de la ville. Comme par exemple la place Jean Macé. L’aller coûtait 8,5 euro. Presque deux moins cher qu’actuellement. Même Satobus était certes un peu moins confortable et moins rapide que la solution actuel.
Le conseil général, et sa majorité UDI-UMP de l’époque autour de Michel Mercier, mais aussi une part de son opposition, ont à l’époque validé un contrat très emprisonnant pour la collectivité.
La concession est dévolue au groupe Veolia, qui l’exploite via sa filiale CFTA. L’équipement a été financé par le département, sans que l’entreprise exploitante y mette un euro. Au vu de ce qui a signé à l’époque, racheter le contrat par le SYTRAL, la société mixte des transports en commun du Grand Lyon, qui a récupéré le bébé après la création de la Métropole, coûterait des sommes monstrueuses. C’est donc à des tarifs exorbitants que sont soumis nombre de voyageurs, souvent de la frange des plus modestes des usagers de l’aéroport, utilisateurs de vols low-cost. Et ceci pour des années puisque l’exploitation est prévue pour 30 ans. Merci le conseil général…
Il existe certes des alternatives au Rhônexpress. Mais elles sont soit très coûteuses, soit sont régulièrement prises à partie juridiquement ou financièrement par la société concurrente. C’est à désespérer.
Et ne comptez pas, petits malins que vous êtes, utiliser le train pour vous rendre à l’Aéroport. Certes il existe une gare ferroviaire à Saint-Exupéry. Mais elle n’est reliée à aucune gare lyonnaise. Aucune. Le seul moyen d’aller en train à l’aéroport depuis La Part-Dieu, c’est de se rendre à Marne-la-Vallée puis de reprendre le TGV en direction de la gare ferroviaire de Saint-Exupéry. Il est par contre possible de se rendre directement de Part-Dieu à l’aéroport de…Paris (Roissy-Charles de Gaulle). Abracadabrant non ? Surtout au moment où l’on vous parle de choc de simplification.
Et si le SYTRAL n’a pas les moyens de racheter la concession, l’aéroport de Lyon et la CCI s’impliquent trop peu dans cette question : n’est pas normal que celle-ci, bénéficiaire de taxes d’aéroport et principale institution concernée, reste autant en retrait sur la question de la gestion de cet équipement.
Reste que les pétitionnaires d’internet ont raison : il y a un vrai besoin d’un transport moins onéreux dans une Métropole qui mise beaucoup sur son attractivité internationale.