Avec Gabriel Rosset, le gymnase Marcel-Dargent a été réquisitionné par la mairie et la préfecture pour y accueillir les SDF lyonnais. Cela survient avec la chute brutale des températures dimanche soir. 125 lits vont y être disposés. Et rapidement 600 autres places vont venir compléter le dispositif du plan hivernal.Cela en plus des 3500 places à l’année, des 700 de renfort déjà ouvertes depuis le début de l’hiver. Il y aura donc cet hiver 25% de places dans notre agglomération en plus dans les centres d’urgence par rapport à l’année passée.
Le chômage, la misère, les hasards de la vie ont amené nombre d’entre les humains dans des situations difficiles dans notre région, en France, en Europe dans le monde.
Niveau associations, les restaus du cœur et l’armée du salut sont débordées sans que les donations ne suivent. Les enfoirés, « Ce spectacle étrange où des millionnaires (parfois délinquants fiscaux) demandent à des smicards de donner de l’argent pour des RMIstes. » ne suffit pas toujours à nourrir tout le monde. Et l’association est parfois victime de diffamations immondes. Les marmites de la seconde sonnent un peu trop vide. En ces périodes de fort chômage, il n’est pas facile de trouver les moyens d’un peu de solidarité. Quand à l’Etat, si il est parfois possible faire plus, il est difficile d’agir avec des caisses souvent très vides.
Pourtant en France, déjà 500 SDF sont décédés en 2014 dont 15 enfants. Malgré cela on empêchera pourtant pas les clichés, distillés à longueur de forums, sur les pauvres qui seraient des fainéants qui ne voudraient pas bosser. D’après une récente étude d’associations de solidarité nous serions 97% à avoir des préjugés sur les plus démunis. Certains essaient de surfer sur cela pour se donner bonne conscience et ne pas participer à la solidarité nationale (les impôts servent aussi à cela, à soulager les plus démunis) d’autres dans les mairies FN essaient de capitaliser sur cette haine du pauvre.
Ils sont loin d’être les seuls ces maires: un peu partout, dans divers bords politiques le plus démuni est vu comme un incapable, un danger, une menace. A Lyon où la ville propose la possibilité aux enfants du voyage et roms d’être scolarisés et d’avoir accès à la cantine, qu’avons-nous entendu comme cris contre ce qui est pourtant une mesure obligatoire et logique…
Heureusement il y a aussi ces moments qui réhabilitent un peu l’humain qu’il y a chez les compagnons de la misère. Par exemple le buzz autour de cette vidéo de SDF et l’engouement suscité autour de la situation d’un homme jeté à la rue par les hasards de la vie. Mais c’est peu par rapport à l’individualisme qui règne dans nos sociétés. N’oublions pas par exemple que derrière nombre de luttes antifiscales peuvent se cacher aussi souvent l’envie de ne pas partager en ces périodes de misère.
photo facemepls