Le matin et le TGV. Et aussi le métro et un peu les pieds. Et le samedi entier passé. Oh on m’a pas obligé à y aller au conseil national, à en être élu, à représenter la Fabrique, la motion D du PS. Celle qui est sociale-démocrate et écologiste. Citoyenne et européenne. Entre la majorité proche des ministres du gouvernement et les frondeurs qui leurs tirent dessus. C’est pas facile de prendre un samedi entier. Mais je me suis engagé. Mon suppléant attendra. Et puis c’est un plaisir de la politique aussi.
Nombreux sont les absents pourtant ce jour. Y’a des vacanciers. Mais heureux sont leurs suppléants à eux.
Un ordre du jour et un texte un peu tardifs
Nous avons eu un ordre du jour. Il y en a seulement quelqu’uns de jours seulement justement. Mais apparemment, si j’en crois le Premier Secrétaire, de ce qu’il dit le matin à la télé, c’est pas exactement le bon. Et puis on va voter sur le principe des primaires mais on a pas le texte sur lequel on est censés s’exprimer. J’en parle sur twitter, des responsables nationaux de la majorité du parti s’en agacent et prétendent l’inverse. On finit par avoir le texte pendant le conseil national…il était temps.
Plusieurs enjeux, que nous débattons collectivement entre membres de la Fabrique avant de nous rendre au conseil national : quelle date pour la primaire de toute la gauche ? Janvier, comme l’évoquent certains leaders gouvernementaux, c’est tard. Un mois avant c’est plus raisonnable. Et puis faut-il que le PS présente un ou plusieurs candidats à cette primaire ? Je m’exprime en disant avoir la conviction que ces questions là ne seront pas tranchées ce jour-là. Ce qui se vérifiera ensuite.
Le conseil commence. Point politique de l’action du PS par Guillaume Bachelay, déclarations diverses. A la Fabrique Patrick Prodhon intervient sur l’éthique, Nicolas Brien sur une attention importante qui doit être apportée au monde du travail et notamment aux demandeurs d’emploi, Valérie Rabault rappelle notre attachement aux primaires.
Côté majorité le Ministre Jean-Marie Le Guen a toujours trouvé important et utile de se faire siffler. Alors il a décidé ce jour (une mauvaise langue me glisse que le déjeuner était arrosé) que dans notre pays divisé et bouffé par le chômage, l’important c’était de parler du cannabis et de son interdiction. Tout en étant bien incapable de répondre lorsque que des voix s’élèvent dans la salle (dont la mienne) pour lui objecter que le meilleur moyen de lutter contre les trafics et les produits toxiques qui se mélangent à l’herbe de la part de certains dealers, c’est peut-être justement de légaliser… Il finit sous des huées. Logique. C’est ce qu’il était venu chercher. Pas très constructif.
Les primaires en discussion
Vient la question des primaires. Les frondeurs montent à la tribune pour défendre le principe de plusieurs candidatures du PS. Sauf Marie-Noël Lienemann qui bat des records à Candy Crush. Côté majorité Julien Dray montre les muscles avec un certain talent. Christophe Borgel ne déclenche qu’un enthousiasme limité lorsqu’il évoque son soutien au Président.
La Fabrique demande des primaires les plus compatibles possibles avec tous, sachant que EELV et le PCF doivent aussi se prononcer sur ces questions. Cambadélis intègre la remarque ainsi qu’une demande similaire d’amis de Martine Aubry fait adopter un texte général, qui ne prend pas position sur le fait d’avoir un seul candidat ou plusieurs issus du PS (bien qu’on le sente partisan de la 1ere solution) à la Primaire de la gauche et qui exprime une préférence pour un vote en décembre prochain. Le texte est adopté à l’unanimité.
La direction du PS va alors, dans les semaines qui viennent, rencontrer les directions de EELV et du PCF. Objectif: que tous soutiennent le vainqueur de la primaire. Quel qu’il soit ce vainqueur. Qui il soit. Ce qui semble assez logique sinon pourquoi organiser un vote ? A voir si les autres organisations l’acceptent, certaines portant le principe d’une primaire de toute la gauche, tout en refusant à certains candidats de gauche le droit de les remporter ou même de s’y présenter.
En espérant que les responsables au numérique et aux réseaux sociaux du parti socialiste se mettent à bosser un peu…
Et puis il y a eu les changements à la direction du parti. Les amis de Aubry était partis. Les chaises musicales. Des vrais talents qui rentrent. D’autres qui sortent. Et puis du discutable, même un peu de fils de. En espérant que certains bossent un peu. J’ai appris qu’il y avait même un responsable des réseaux sociaux au PS. Il a pas dû se faire une entorse du pouce. J’espère, et je l’ai dit, que le prochain sera un peu plus actif.
Bière avec les copains, retour au TGV. Un samedi. De Conseil national. A Paris.