Pâques est un étrange moment. L’histoire d’une défaite victorieuse
C’est dans la Bible la conclusion d’une semaine folle. Une semaine qui a commencé un dimanche par l’entrée de Jésus dans Jérusalem. Un Jésus venu fêter la Pâques Juive, Pessah. Un rameau d’olivier dans la main.
Ce fut une semaine folle oui. Celle d’un buzz incroyable dans la ville. D’assemblées venues écouter l’homme de Nazareth. D’affrontements avec les marchands du Temple. Dans l’inquiétude grandissante des notables. Dans une Jérusalem pleine de proclamations et de débats.
Le jeudi tout cela a tourné mal pour le Christ. Très mal même. Arrêté et trahi, jugé rapidement puis exécuté entre deux autres proscrits un triste vendredi. Avant que les couleurs devenues si sombres de cette semaine qui allait marquer le monde ne se retournent en la bonne nouvelle de la résurrection le dimanche. Qu’on puisse, c’est paradoxal, envisager l’avenir devant une tombe. Cliquez ici ( pour davantage sur le sujet de ces jours qui firent tout basculer).
Reste au moins deux choses de cette semaine là, tous deux majeures pour la foi chrétienne:
-Un paradoxe : celui d’une défaite cruelle, celle d’un Jésus cloué sur la croix après avoir été lâché par beaucoup mais qui revient victorieusement d’entre les morts. Celle d’une défaite qui se transforme en victoire. Celle de croyants qui retournent l’outil d’infamie de la torture du Christ, la croix, en symbole de leur foi fervente en ce même Christ. Comme si aujourd’hui certains portaient en pendentif une chaise électrique. Les chrétiens revendiquent cette victoire sur l’échec, cette croyance en la résurrection comme l’un des fondements principaux de leur foi de disciples du Christ. De chrétiens quoi.
Une défaite glorieuse si proclamée qu’un temps les croyants en Christ tentaient au maximum de distinguer leur fête de la Pessah des juifs.
–Une conclusion sur l’événement qui créé une altérité entre les chrétiens et les autres
Pâques, contrairement à Noël, est une fête clivante
Croyants ou pas, quelque soit leur foi, pour un grand nombre de gens il est simplement difficile de croire qu’un être aie pu mourir puis ressusciter. La rationalité élementaire s’y refuse. C’est là que survient alors pour certains la foi…
Même chez certains chrétiens. Jésus-Christ est-il réellement ressuscité ou sommes-nous dans le domaine du symbolique ? Quand on conjugue dans sa foi christianisme et rationalité affirmer la résurrection cela demande plus de foi que pour d’autres ayant une lecture plus littérale des textes. Certes l’apôtre Paul nous dit que si le Christ n’est pas ressuscité notre foi est vaine (I Cor 15,14. Et si le Christ n’est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, et vaine aussi est votre foi. ). Mais pour ma part ne vois pas vraiment pourquoi…
Si le Christ n’avait physiquement pas ressuscité, dans ce cas éventuel qu’est-ce que cela changerait? Le message? L’esprit ? La foi? L’envie? Dieu? Pour ma foi, comme je le disais il y a quelques années: rien.
Il est vrai que Pâques est sans doute l’événement le plus clivant, le plus identitaire pour nous chrétiens. Même chez d’autres croyants, comme les Musulmans pour qui Jésus est un prophète important, il n’y pas de résurrection. C’est un sosie qui aurait été tué en lieu et place du Christ.
Pour les Juifs, Jésus est tout simplement mort ce jour-là sans ressusciter, comme d’autres annonciateurs martyrs avant lui.
La naissance de Jésus, Noël, tout le monde est près à y croire. Qu’il soit selon les croyances des uns et des autres simple homme, prophète majeur ou mineur ou de nature divine.
C’est non sur sa naissance mais sur mort, à ses circonstances, ses suites et à sa signification qu’on se divise. Dans un moment où se mêle les ombres de la mot et la lumière de la vie. L’humiliation et la gloire.