Le cas de Laurence Boone, désormais ancienne conseillère économique de François Hollande, est sans doute symptomatique de ce qui ne colle pas dans le modèle économique français en matière d’entre soi. Et d’éthique.
Laurence Boone avait mené, avant d’intégrer l’Elysée, une brillante carrière dans la finance. Tant mieux pour elle. Et s’était illustrée dans la presse de droite par des prises de positions économiques pour le moins favorables au grands intêrèts boursiers et défavorables aux entrepreneurs de l’économie réelle et aux salariés. Ainsi qu’à la politique du Président de la République. C’est son droit. Le reste est plus surprenant puisqu’elle a rejoint François Hollande à l’Elysée.
C’est le droit du Président de travailler y compris des gens avec qui il est en désaccord. C’est même un signe d’ouverture.Mais l’intégrer dans son cabinet sans qu’elle évolue réellement de position, c’est expliquer une chose : les idées, le fond, tout se vaut et il n’y a pas de différence entre une politique de droite et une politique de gauche. Quels que soient les combats proclamés, les luttes qu’on affiche, tout le monde fini par s’entendre à la fin. Image désastreuse.
Certes, il serait problématique que seuls des fidèles à un parti puissent participer au travail de gestion d’un pays. Il y aurait sans doute un petit vent de sectarisme. Et il est sans doute heureux que des gens ayant le sens de l’Etat puissent venir apporter leur pierre et amènent leur expérience.
Sauf que là aussi il y a un problème: Madame Laurence Boone a participé à la mise en place d’une loi demandée depuis longtemps par le patron d’Axa. Il s’agit de rendre obligatoire dans toutes les entreprises la souscription d’une mutuelle. Désormais, après pour certains, avoir satisfait la demande d’Axa, cette dame s’apprête à quitter l’Elysée pour rejoindre ceux dont elle a servi les intérêts. Reste à espérer que la commission de déontologie de la fonction publique examinera particulièrement ce dossier et d’éventuels intérèts. Même si madame Boone état conseillère spéciale pour les affaires économiques et financières multilatérales et européennes,, le professeur Lyon-Caen étant lui la personne directement en charge du médical.
Reste à espérer aussi qu’une certaine élite française arrête ce genre d’entre soi. Il y va de la crédibilité de l’action publique.