Il est très difficile de publier sur Facebook ici à Diyarbakir. Déjà Facebook et Twitter ont des pannes subites. Mais surtout certains contenus refusent obstinément d’être diffusés avant subitement de fonctionner. Ou pas. Par exemple une innocente photo où je parle de ma rencontre avec le directeur du théâtre municipal et du responsable des affaires culturelles de la ville. De nos échanges sur le rôle de la collectivité en matière de culture. Ce qu’ils font en matière de formation, de spectacle, de travail sur les langues locales. Du patrimoine bombardé. Du théâtre qu’ils ne peuvent jouer au milieu des coups de feu.
Dans cette ville où il nous faut passer des checks-points plusieurs fois par jour. Où la Maire d’arrondissement qui nous reçoit ensuite est interdite par l’armée de rentrer dans la plupart des lieux où elle a été élue. Où nous passons devant des bâtiments bombardés. Où nous rencontrons de mystérieuses associations. Où nous voyons aussi le travail des ONGs que nous rencontrons, souvent laissées un peu seules pour venir en aide aux centaines de milliers de misères réfugiés de la Syrie voisine. Où nous croisons des véhicules militaires et des défenseurs des Droits de l’Homme en alerte.
Demain c’est le nouvel an kurde, qui n’est autorisé qu’ici, dans cette ville. Et interdit partout ailleurs en Turquie. On verra ce qui en est. Sous haute surveillance. Là aussi. Il parait qu’il y a eu encore des morts ce jour selon la police. Ici. A Diyarbakir.