Une anecdote par jour de cette semaine. Troisième volet.
Dimanche : C’est le 28 février. C’est la Saint-Romain. Une fête catholique. La religion dans laquelle je suis né. Une religion qui élève les croyants exemplaires, ceux qui sont habités par l’Esprit, au rang de Saint. Le protestant que je suis désormais depuis une vingtaine d’années est membre d’une dénomination qui ne reconnait pas ce phénomène théologique. Le protestantisme en effet prône des droits et des devoirs identiques pour tous entre humains et envers Dieu. Mais il est toujours agréable d’avoir un petit moment qu’on vous souhaite une sorte de mini second anniversaire.
Lundi: J’ai proposé aux élus à la culture de la majorité municipale de Lyon de nous voir pour déjeuner. Echanger sur nos pratiques. Nos expériences.Georges Kepenekian, adjoint à la ville de Lyon s’est joint à nous pour nous parler de quelques grands projets. On est chez mon copain Olivier de la Lambretta. On parle des joies de la fonction. On évoque aussi les faibles possibilités qu’offrent les pouvoirs et l’absence de budget dans les mairies d’arrondissement. On parle de ce qu’on fait. Avec les autres. Pour les lyonnais.
Mardi: Jour de Super Tuesday, il y a une façon assez incroyable de faire de la politique aux USA. Spectaculaire,
excessive parfois mais porteuse de travail collectif, de stratégies, d’épopées et de rebondissements, d’enthousiasmes rares en France Si il est bien sûr terrifiant d’apercevoir le succès d’hommes comme Ted Cruz ou Donald Trump, il est aussi surprenant de voir qu’un homme somme toute raisonnable comme Bernie Sanders est considéré comme un extrémiste par de nombreux de ses concitoyens alors qu’il prône tout simplement une politique sociale-démocrate à l’européenne. Il est aussi piquant de voir certains militants et élus de gauche français soutenir, par modérantisme mais avec enthousiasme, Hillary Clinton face à Bernie. Si Hillary est bien sûr un choix très enthousiasmant par rapport aux républicains, je serais assez surpris que ses positions sur les armes, la peine de mort et d’autres sujets soient dans la ligne que mes amis clintoniens frenchys défendent. Après, le fond, les idées, sont depuis trop longtemps des éléments lointains pour se positionner pour beaucoup.
Mercredi: Dans l’enchainement de rendez-vous, de radios (RTU, RCF…), déjeuner avec ma copine Sarah Cornibert, actrice, modèle mais surtout pleine de projets divers. On parle récit, raconter les lieux, les gens. Les modes d’expressions. L’art de le faire. Il y a beaucoup de choses à pratiquer dans le domaine. En évitant les écueils de l’ennui. Réciter c’est aussi ce qu’ouvrent les participants au Mirage Festival qui ouvre ses portes ce soir là et que nous venons fêter aux subsistances, avec une autre de mes Sarahs, Fouassier celle-là. L’art numérique, un secteur trop méconnu et pas assez reconnu. Mais qui ouvre des possibilités passionnantes qui m’enthousiasment. J’ai pour ma part eu le plaisir de soutenir le projet C.A.F.E
Jeudi: Je mixe au Live Station après avoir enchainé une réunion avec les militants socialistes du 7e pour parler culture et la visite privée du Mirage Festival. Le programmateur du Sirius et Reynald, le fondateur du grand groupe de reggae français Broussai sont venus écouter mon son (quelques extraits de la playlist). Alors j’ai un peu la pression. J’ai commencé à mixer il y a six mois, au Festival du Woodstower, après avoir suivi des cours avec Dj Flore. Je fais toujours des fautes mais je m’améliore. Et c’est une vraie respiration.
Vendredi: Je parle blogs, présence en ligne, réseaux sociaux et politique avec un journaliste lors d’un déjeuner en presqu’ile où il m’a convié. Comment les gens se positionnent. Comment les contenus courts et parfois très tranchés prennent le pas sur le sens et la nuance. Comment les choses évoluent et comment l’expression et la politique en ligne se décline sur des supports divers. Comment la reconnaissance de l’influence de ces supports n’est toujours pas intégrée par la plupart des politiques quoi qu’on en dise.
Samedi: J’entame la série Le Baron Noir. La France ne sait pas, ne veut pas filmer, raconter correctement la politique. Révélateur : là où dans le bijou The West Wing, les héros sont clairement démocrates, les partis évoqués sont généralement fictifs dans le cinéma français. Si le Baron Noir montre une version sombre de l’univers qu’il décrit, il n’en manque pas moins d’aspects réaliste. Il est vrai que Eric Benzekri, que j’ai croisé au Mouvement des Jeunes Socialistes, est l’un des scénaristes. Et qu’il a eu longtemps un pied dans cet univers. J’espère qu’il y aura bien vite une seconde saison.