Dimanche : En ces temps où la question religieuse est partout dans les médias, sans d’ailleurs que ceux qui s’expriment n’aient parfois de vision autre que politique de la question, je discute de foi.
Normal pour un protestant le dimanche. De la laïcité qui n’est pas forcément l’athéisme imposé contrairement à ce qu’affirment certains. Du rapport culturel et comportemental que l’on possède avec le religieux: le protestantisme et sa liberté, sa pensée qu’on peut déplacer les montagnes, peut aussi dans certaines lectures, amener à un rapport problématique à l’échec. De même que cette absence d’obligations amène en fait à une pression forte sur soi. La religion du refus de l’interdit pour l’interdit, de la libération de l’humain par Dieu, n’est pas moins exigeante.
A moins que, comme tous les protestants, j’aie mal compris le protestantisme ?
Lundi: Je suis invité à Lycée Aragon de Givors aux côtés de Mohammed Bibimoune (ancien élève du lycée et chef d’entreprise dont le domaine est la création d’algorithmes de collectes et d’exploitation de données), Florent Deligia (journaliste à Lyon Capital que je connais bien ) et Chloë Gaboriaux (professeure à Sciences Po, que je ne connaissait pas mais avec qui je connait au moins une amie commune et des chercheurs communs ) à parler web. Moi je fais l’élu de la bande puisque je suis invité en tant que conseiller à la Métropole de Lyon. Qui s’y connait en numérique.Nous avons un discours assez alternatif au techno-béatisme.Les élèves sont intéressés, intéressants. On me dit pourtant qu’on a eu les classes les plus difficiles. J’ai croisé aussi une communauté éducative mobilisée. Ca fait plaisir. Qui a dit que l’école était forcément un échec?
Mardi: Je prends la plume dans ma rubrique de Lyon Mag pour évoquer la possibilité d’ouverture du métro tard le soir en week-end. La mesure me parait nécessaire et a été portée par Gérard Collomb pendant les élections Municipales. Elle permettra un progrès pour les nuits lyonnaises. Amènera peut-être de nouvelles communes de la Métropole à étoffer leur monde culturel et/ou nocturne. Mais elle ne se fera évidemment pas d’un claquement de doigts, il faut trouver des financements, un fonctionnement.
Mercredi et jeudi : Nous faisons un saut de 24h en Pologne avec une délégation de la Métropole de Lyon pour accompagner 150 collégiens des différents territoires du Grand Lyon à Auschwitz et Birkenau. Il parait qu’on revient changé de ces lieux. Lever très tôt pour une journée dans un monde sombre et glauque, dans le froid du début du mois de Mars polonais. Dans un froid où circulaient des humains sous-nourris en sabots de bois et simples pyjamas rayés.
On réagi très différemment dans les deux camps. Auschwitz c’est la gigantesque machine de mort. On est écrasés par l’horreur et la pesanteur. Chacun réagi de façon différente. Je me retrouve en situation où l’horreur du lieu se fusionne avec le sombre en moi. Toute douleur est énorme dans ce lieu de folie. Birkenau, c’est, même si on ne le pense pas possible après Auschwitz, pourtant l’échelon supplémentaire dans l’horreur. Le septième cercle de l’enfer. Le bout de l’inhumanité.
Le premier bâtiment du camp est une maison où l’on exécutait les bébés des prisonnières. L’on pense à ces masses exécutées, affamées, emprisonnées, génocidées. On pense au quotidien de l’horreur… En rentrant, devant cette haine autrefois déversée, on a envie de faire la paix avec celles et ceux avec qui on a un conflit, si petit en face des immensités de la douleur d’Aushiwtz-Birkenau.
Vendredi: J’interviens devant les élèves de Sup de Com sur la communication numérique en politique. Comment ça marche, qui fait quoi, quelques anecdotes, comment assurer une présence en ligne. Dans le même domaine, le journal Les Potins d’Angèle me consacre une caricature et des propos sympas sur mes capacités en communication numérique, celles que je pratique en tant qu’élu, dans l’entreprise qui m’emploie ou en tant que consultant en stratégies numériques. Merci aux Potins pour cette reconnaissance.
Samedi: Hackathon à la Tour du Web. Quelques dizaines d’heures à des équipes de passionnés afin de créer un projet numérique qui fonctionne, qu’il soit futile ou important. Là c’est la possibilité de faire des playlists sociales, où chacun peut ajouter sa musique dans la soirée. Là c’est une application pour trouver des amis avec qui boire une bière. Le public qui participe à ces événements pilotés par l’ami Vincent Achille est composé à 90 % de développeurs. Un métier essentiel dans le numérique mais qui, comme beaucoup d’autres, passe souvent sous les radars médiatiques. Signe encourageant: la profession se féminise. Lentement mais surement.