Cher David Assouline,
Tu es, parait-t-il, le Secrétaire National aux Questions Culturelles du Parti Socialiste. Mon parti. Le tien. Qu’il me soit permis de te féliciter à ce sujet.
Membre du conseil national du Parti Socialiste, je suis intervenu auprès de différents acteurs de la Culture sur la question de l’intermittence. A la fois en temps qu’élu sur mon territoire d’élection mais aussi sur des territoires plus vastes en tant que militant de base. J’ai pris la parole, écrit des tribunes sur blog et dans la presse.
Mais si je l’ai fait en mon nom propre, je m’interroge: qu’en est-il de la position du PS ? Mon parti. Le tien.
Comme tu le sais peut-être, l’intermittence fait partie de notre exception culturelle française. Elle permet aux travailleurs de la culture, qu’ils soient techniciens ou artistes de pouvoir exercer leur métier avec un certain niveau de liberté. Ce régime, qui a cette année 80 ans, a été réformé de nombreuses fois sans que la question de son financement n’ait jamais été définitivement réglé. Des négociations ont eu lieu. Pour voir les économies possibles. Hélas par contre, des discussions comme la question des permittents, ces travailleurs utilisés abusivement en contrats d’intermittents notamment par des chaines de télés, y compris celles qui sont peu tendres avec ce statut sur leur antenne, n’ont pu être traitées. Une pratique estimée à 15% des cas par la Cour des comptes qui dénonce chaque année cette dérive.
De nouveau, sur cela aussi je m’interroge: qu’en est-il de la position du PS ? Mon parti. Le tien..
Un accord a été trouvé entre les différentes organisations de la branche spectacle. Hélas mes confédérations signataires de la lettre de cadrage pour l’assurance chômage des intermittents n’ont pas avalisé en l’état l’accord conclu par la profession (dont pourtant les fédérations cultures de la plupart des syndicats), préférant s’en remettre à l’Etat. Echec des négociations.
Là encore je m’interroge: qu’en est-il de la position du PS ? Mon parti. Le tien.
Suite à cet échec, le gouvernement s’est engagé à amener la somme qui manque pour financer le régime des intermittents. Mais la question d’un régime financé avec l’argent de l’Etat pose des questions de sérénité et de pérennité du système: Si la Ministre de la Culture Audrey Azoulay est donc prête à soutenir le régime des intermittents, qu’en sera-t-il d’un éventuel gouvernement de droite ? C’est d’ailleurs ce danger qu’ont pointé de nombreux artistes dans une tribune récente à Libération.
Là toujours je m’interroge: qu’en est-il de la position du PS ? Mon parti. Le tien.
Depuis des années ce régime, qui permet à notre pays de briller en matière d’Arts et de Culture dans les différents territoires de notre patrie, est la cible de la droite et du MEDEF qui en ont fait un symbole à abattre, une cible facile.
Le rôle d’un grand parti du travail et de la culture n’est-il pas aussi de prendre position sur ces questions ? J’aimerais ne plus m’interroger. A ta disposition pour en parler et travailler sur cela le cas échéant.
Reçois mon cher David, mes amitiés socialistes.
mise à jour : http://www.maisondeselus.fr/intermittents-accord-social-inedit/ suite à mon billet de tout à l’heure, David Assouline, responsable des questions culturelles au ps m’a envoyé ce communiqué. Qui ne répond à aucune de mes questions : que pense le Parti Socialiste du régime des intermittents du spectacle? des permittents.? du fait que le régime doive ou pas être abondé par l’Etat ?du refus par les confédérations syndicales d’avaliser l’accord ? etc…