Manuel Valls fait savoir à la presse qu’il se prépare pour les élections présidentielles de 2017. Pour concourir à la place de François Hollande. Un François Hollande qui aura réussi à faire oublier ce qui aurait dû être une bonne séquence pour la gauche avec la baisse du chômage ou le démantèlement réussi du camp de Calais à un moment catastrophique à cause de confidences surréalistes.
Manuel Valls ne manque pas de qualités, à commencer par la détermination. Il fut mon choix par défaut aux primaires de la gauche précédentes.
Mais il n’est sans doute pas le bon casting pour cette présidentielle.
1-D’abord son impopularité forte l’associe fortement à l’image du Président comme l’a souligné récemment mon ami Yann Galut. Ce qui est important à prendre en compte quand on se veut en candidat de substitution.
2-Et puis il est sans doute le moins bien placé pour, comme il l’a fait il y a peu, demander à rassembler la gauche. Déjà parce qu’il en a théorisé la fracture. En parlant de deux gauches irréconciliables au début de l’année, ce qui est une posture bravache mais une erreur stratégique. La gauche ne gagne quasiment jamais quand elle est divisée. François Hollande a, pour gagner, pu bénéficier des suffrages de citoyens de tous bords lassés par Sarkozy et de socialistes aussi par exemple des votes des électeurs communistes ou EELV .
3-Ensuite parce qu’après l’avoir théorisée, il aussi est un de ceux qui ont pratiquée cette fracture, parfois volontairement. La toute première mouture de la loi travail était, on le sait désormais, également une provocation vis à vis de l’aile gauche du PS tout en cherchant maladroitement et mal à couper l’herbe sous le pied à Emmanuel Macron. Et la déchéance de nationalité n’a nullement aidé non plus à une démarche unitaire.
4-Encore pire: Manuel Valls manque de marqueurs à gauche. Que ce soit sur le plan sociétal ou social. Ses appels à la République et à la gauche restent des plus abstraits. Et peu parlant aux citoyens comme aux militants des différentes sensibilités de ce camp. Peu ouvert en matière sociètale et environnementale, le Premier Ministre n’est pas non plus riche en marqueurs sociaux.
5-Enfin pour finir, en dehors de quelques territoires d’Ile-de-France et de Montpellier, Valls manque de relais partisans et de militants qui lui soient dévoués. Son entourage a toujours fait le vide autour de lui afin de de limiter les concurrences de Cour. Et lui-même n’a pas forcément non plus ce tempérament. Celui e rassembler autour de lui.