Puisque c’est la rentrée et le début du ramadan, évoquons une chose qui a défrayé la chronique:A partir de cette année, les cantines lyonnaises proposeront un menu sans viande, avec des oeufs ou du poisson aux petits lyonnais, à côté d’un repas comportant plus classiquement une viande.Par ailleurs, mesure passée plus inaperçue, la part du bio dans les repas passe de 20% des aliments à 50%, sans surcoût complétementaire.La ville de Lyon met tout en oeuvre pour garder le titre de numéro un des communes concernant les cantines scolaires qu’elle avait obtenu en 2005.Mais c’est l’histoire du repas sans viande qui fait quelque peu polémique.
En effet certains élus et associations, proches ou non de la majorité municipale reprochent à Yves Fournel, Adjoint aux Affaires Scolaires d’avoir cédé aux lobbys communautaires. Si la question du porc à la cantine est connue depuis longtemps, celle des interdits alimentaires s’étend de plus en plus chez certains élèves à la viande non-hallal pour la musulmans ou non-casher pour les juifs.Dans certaines écoles lyonnaises, prés d’un tiers des enfants ne prennent pas de viande à la cantine.La situation posait question, en termes de vivre ensemble et d’équilibre alimentaire des petits concernés, qui mangeaient donc par conséquent un repas carencé en proteines.
Pour résoudre le probléme, aprés concertations avec des représentants de parents d’éléves, de religieux et d’associations laiques et citoyennes diverses, Yves Fournel a pris la décision de proposer un repas sans viande,conçu de façon à éviter les carences alimentaires de ceux qui le prennent.La décision de l’Adjoint me semble procéder du plus élémentaire pragmatisme de vivre ensemble (pour une fois, car je ne partage pas le côté trop souvent trés laicard de mon estimé collégue).Elle a aussi un effet indirect intéressant, à savoir apprendre aux enfants qu’un vrai repas ne comporte pas obligatoirement de la viande.La chose est intéressante dans un pays qui surconsomme de la viande (moi le premier) puisque c’est plus d’un quart de kilo de bidoche journaliére que s’envoie alors que la dose recommandée est de 100 grammes.Sans compter l’empreinte écologique…Et puis avec la politique de Sarkozy, les classes moyennes et populaires doivent s’attendre à ne pas avoir les moyens d’avoir du boeuf tout les jours dans leur assiette!
Mais revenons à la raison centrale qui a motivé ce choix, la question de l’interdit alimentaire en religion.Si la foi catholique de mes parents, celle dans laquelle je suis né comporte quelques interdits ou plutôt quelques recommandations alimentaires, celle que j’ai choisie avec le protestantisme réformé n’en comporte pas.Pas de carême, pas de ramadan, pas de jours maiges de quelque sorte.La liberté de mener sa vie avec éthique! Ceci dit je comprends le choix de certaines religions des régles.Aprés tout, pour le croyant, se fixer des régles, des restrictions, c’est aussi un moyen de se donner entiérement dans l’esprit, une preuve d’agapê.Et puis le rituel aide au travail spirituel, ce ne sont pas certains amateurs de Rite Ecossais Ancien et Accepté qui me contrediront…Mais quelque part il est trés dangereux de se focaliser sur le rituel.En Christianisme, les protestants ont combattu longtemps cela.En Islam, des penseurs actuels aussi différents que Chebel et Ramadan mettent en garde les croyants contre un trop grand ritualisme, une trop grande concentration sur les interdits et les régles au détriment de la foi.Avant de penser à marquer des prohibitions, pensons d’abord à la foi,plutôt que la religiosité bigote,allons dans la foi.Aprés tout, à Dieu seul la Gloire, comme le dit une vieille proclamation protestante toujours d’actualité !
Et pour finir sur une touche légére et puisqu’il est question d’écoliers et de légumes, une petite chanson ci-dessous.
Découvrez Anny Versini, Jean-marc Versini!