Depuis quelques heures on assiste à une vraie volée de bois vert sur des Ministres nommés pourtant seulement hier ou il y a quelques jours. Deux en particulier : Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat aux Droits des Femmes. Et Edouard Philippe le Premier Ministre. Sans parler, mais c’est un autre sujet, des fausses postures sur Gérard Darmanin.
Sont mises en cause non des projets politiques à mener mais des œuvres qu’ils auraient écrites dans d’autres cadres que leurs activités politique. Chacun de leurs censeurs fait mine de croire, sans y croire réellement qu’Edouard Philippe sera dur avec les Droits des femmes parce qu’il a publié un roman dans lequel l’un de ses personnages est un machiste. Je n’ai pas compris ce débat. J’ai sorti un livre l’année dernière et si on reprenait ce qu’on y trouve, je serais, entre autres, une serveuse de bar, un complotiste obsédé, une coiffeuse africaine ou un punk reconverti dans l’éducation nationale….
Edouard Philippe ne fera pas le programme d’un personnage de fiction (pas plus que Darmanin, même si il a dit des bêtises sur le mariage pour tous dans le passé, ne discriminera les homos ! ) il est là pour le projet bien réel et progressiste du Président Macron en matière. Et puis quand on voix les grises mines qui sont si présentes et si habituelles en politique, avoir un ministre qui fait de la boxe et aime écrire, c’est plutôt plaisant.
Pareil pour Marlène Schiappa. Marlène a écrit plein de bouquins féministes. Dont le dernier, important, sur la culture du viol. Elle est aussi l’auteur d’un petit ouvrage écrit volontairement au second degré, sur la sexualité des femmes rondes. Personne ne l’a vraiment lu apparemment sur Facebook puisque tout le monde en ressort les 3 mêmes phrases, en faisant mine de les prendre au sérieux
Ainsi tous les combats de Marlène, les milliers de lignes écrites, les centaines de conférences et d’interventions sont ramenés au fait de prendre au premier degré un petit bouquin rigolo qui affirme (quel crime !) que, oui, dans un monde normé à la minceur, les rondes ont aussi droit à la sexualité. Comme les autres. Et qui se moque des clichés sur la sexualité des dames dont il est question dans son livre. Cela ne veut rien dire sur la politique qu’elle entend mener.
Les censeurs vont-ils aller jusqu’à éplucher chaque ouvrage de Actes Sud pour en imputer le contenu, la trame et les personnages à la politique qui sera menée par Françoise Nyssen ? On espère que non.
Marlène et Philippe sont attaqués parce qu’ils ont commis un crime : celui d’écrire des lignes. De ne pas faire de politique uniquement. Mais d’aimer écrire. Et aussi d’avoir aussi une sexualité, de l’évoquer, de la revendiquer. Indirectement ou directement. Cette sexualité que les néopuritains voudraient cacher. Parce qu’un politique ne devrait parler que de politique. Ne travailler, ne créer que de la politique. Et rentrer dans les ordres ?