mon édito du web de mercredi passé sur l’antenne de RCF portait sur la question de l’empreinte que marque le numérique en matière d’environnement. On peut écouter l’édito ci-dessous ou en lire le texte, sachant bien sûr que seul le prononcé compte!
Quel est l’impact écologique du numérique ?
Comme on parle ces temps-ci de transition énergétique, je vais me pencher aujourd’hui sur une question simple mais qu’on se pose trop peu « Le numérique pollue-t-il ?
En ces temps de rentrée des classes, comme dans toutes les bonnes dissertations, la réponse est « ça dépend ».
Bien sûr, on a tous à l’esprit ces nombreux messages en bas des mails des collègues de bureau :
«protégez l’environnement, n’imprimez qu’en cas d’absolue nécessité » nous est-il admonesté via ces bas de pages plein de bonnes intentions.
Oui Il est vrai que l’encre et le papier, par les prélèvements qu’ils opèrent sur la nature et les produits chimiques qu’ils déversent ne sont pas très bons pour l’environnement. D’ailleurs la très écologique, imprimante de RCF refuse régulièrement de sortir nos chroniques sur papier avec une certaine obstination.Surtout quand nous sommes en retard sur le plateau.
Mais le numérique reste-t-il écologique si on n’imprime pas? Ben non.
Il faut déjà des ordinateurs, des routeurs, des câbles, des smartphones pour surfer.Tous ces composants nécessitent des assemblages, des prélèvements sur la nature.Et du transport, tant pour les matériaux que pour les produits finis, transports qui ont un vrai impact.
Et puis après il faut de l’électricité pour faire marcher tout cela, une énergie de plus en plus verte mais loin de l’être totalement.
Et puis on se rend, quand on ca sur le web sur des sites internets hebergés sur des serveurs.Qui ont eux aussi besoin de matériaux et d’énergie.
Un data center moyen consomme à peu près autant que 3000 foyers d’un pays développé. Des entreprises comme les français OVH ou Ikoula cherchent et trouvent des voies plus respectueuses de l’environnement. Google, lui, investi dans les énergies renouvelables. Apple a garanti arriver prochainement à des serveurs sans utilisation de charbon. Reste que la fabrication de ses Iphone et son fonctionnement en obsolescence accélérée sont loin d’être bien écologiques.
Alors polluant le numérique ? Oui mais pas seulement.En évitant un certain nombre de transports par le mail et la téléconférence, en remplaçant de nombreux outils, le numérique peut contribuer à un plus grand respect de l’environnement.Mais il faut pour cela que les gros acteurs du secteur et les réglementations nationales et internationales soient plus exigeantes en matières de normes environnementales, de possibilités de recyclages et d’énergie. En cette rentrée le chemin est encore long. Je vous remercie.