Je n’avais pas fait de billet les dimanche passés. Le premier parce que j’étais dans la partie Kurde de Turquie, le second parce que j’avais déjà raconté largement ma semaine à Diyarbakir(voir dans les billets précédents) , les emprisonnements, les violences, la tension, les questions. Après ces temps déplacés loin des habitudes et intenses, voici donc comment la vie s’est passée cette semaine.
Dimanche: C’est la fête nationale grecque. J’y suis invité et j’y représente Gérard Collomb et Myriam Picot, Maire du 7e. C’est un temps bien évidemment majeure pour la communauté grecque de Lyon. Un temps qui se déroule dans l’Eglise Orthodoxe de la rue d’Athènes, les pouvoirs spirituels et temporaires étant mêlés au pays de Tsipras et de Périclés. La consule de Grèce lit le discours envoyé par le gouvernement. Le ton est grave mais aussi solidaire et optimiste.m Pas facile dans les difficultés de tous ordres que connait ce pays d’être ainsi. Chapeau bas.
Lundi: Il est quatre heures et je pars dans la nuit du Reperkusound, ce festival gigantesque organisé par Mediatione. MediaTone, cette association musicale devenue si grande et à laquelle je suis fier d’avoir apporté ma pierre dans les jeunes années. La soirée avec les amis, les artistes en coulisse. Et N’To qui a été excellent en backstage, N’TO que je connaissais pas (alors qu’il est pourtant dans le même label que l’excellent Worakls ) mais trouvé par mon copain Arnaud du Live Station qui en est grand amateur.
Mardi: Réunion d’habitants de Jean Macé venu échanger avec les élus à la Mairie lors d’une réunion publique. Il est assez intéressant de voir dans un quartier mélangé comme le notre comment les réalités peuvent être vécues par les uns et par les autres. Quel contraste entre un membre du conseil de quartier, souvent à la retraite et souvent porté sur les questions de propreté et de sécurité et un membre de notre festival du Maza’grand événement, souvent plus libertaire. Pourtant les deux estiment à juste titre être des habitants et des citoyens. Et que leurs demandes, contradictoires, sont légitimes. C’est normal. A nous tous aussi de comprendre que nous sommes une part de cette gigantesque mosaïqués d’humanités que sont nos quartiers.
Mercredi: Le dossier des intermittents monte doucement mais surement dans une phase de crise. Et ceci dans une relative indifférence. Les intermittents sont un régime déficitaire mais qui coûte des miettes à la collectivité si on le compare au CICE touché par les grosses entreprises ou à la politique agricole commune. Un statut qui permet à la Culture de générer plus d’emplois que l’industrie automobile et de générer des activités indirectes nombreuses. Une bonne chose donc que ce statut sauf qu’il sert de totem identitaire au MEDEF, qui souhaite lui faire la peau. Et si on proposait au MEDEF de récupérer un peu du CICE et des subventions dont bénéficient nombre de ses adhérents pour le verser aux intermittents?
Jeudi: Je suis en train de surveiller un examen que je viens de donner en stratégie numérique à Sup de Com et j’apprends la plainte déposée par l’association Courir pour Elles. Une structure bien connue à Lyon. Une plainte déposée contre la blogueuse Manuela Wyler. Je connais un peu les deux parties. Courir pour Elles est une association très bien installée à Lyon qui organise des courses contre le cancer avec un excellent succès. Manuela est une femme de fort caractère qui n’a plus beaucoup de temps à vivre. Elle est prise dans les serres de la maladie que Courir Pour Elles affiche vouloir combattre. Manuela pose la question de la course, de sa démarche et de la part réelle de l’argent investi dans la lutte contre le cancer. L’association au lieu de lui répondre porte plainte. Manuela Wyler est pourtant malade et ne pourra se défendre sans doute devant un tribunal puisqu’elle, ce sont ses estimations, sera décédée avant. Elle interpelle la Cour des Comptes et les élus locaux. Je décide de prendre ma plume et d’interroger la puissante association sur ses comptes et de lui demander de laisser Madame Wyler vivre son reste de vie. Et si je suis très seul niveau élu, nombreux sont les internautes qui interpellent l’association sur les réseaux sociaux et par mail. Et les médias suivent.
L’association fini le lendemain par lancer un retrait de plainte et à publier une petite partie de ses comptes. La transparence a gagné un peu de terrain. Et Manuela un peu de tranquillité.
Moi je fais un marathon d’expo et puis j’inaugure les défilés de monde de l’école de Condé avec ma collègue Sarah Peillon, avant normalement de finir au concert de Wyman Low au Sirius. Mais je dis stop à Johanna à un moment: j’ai pris un coup de froid, faut rentrer. Mêmes les grandes machines ont du mal face à la grippe.
Vendredi: Avant un autre grand marathon de cultures et de gens le soir dans le 7e avec par exemple la soirée de soutien au Maza’Grand Evenement ou l’anniversaire de Crossed Lab, déjeuner dans la nouvelle sensation libanaise Les Sept Saveurs avec Delphine et Julien du festival L’Original. L’Original c’est un festival de Hip Hop plutôt vintage et barré. L’occasion de revenir sur le passé, l’avenir d’une musique qui fut ma longue compagne un temps de jeune adulte. Et qui reste une culture urbaine absolument majeure. Autre festival, celui des Nuits Fourvière: beaucoup de demandeurs de places de RadioHead, peu de servis. Et si on délocalisait une ou deux dates ailleurs que dans ce beau lieu mais à jauge réduite.
Samedi: Le rhume ne me lâche pas. Quai du Polar géré de main de maitre par l’excellent François Pirola, Factatory, fête d’école, repas d’amitié franco-kurde. L’été approche. Mais mon nez et mon cerveau ne le savent pas encore dans ce beau pays. Un beau pays dont je me trouve à écrire quelques lignes pour une amie. Qui souhaite en rejoindre les rangs. La France mes amis, c’est toujours un rêve pour certains. Malgré tous ceux ceux qui veulent nous en faire le cauchemar.
Albums de la semaine : Rising Tide, du reggae mais pas que, par les musiciens de Groundation et plein d’invités. Et puis aussi Unexpected Things de Gauthier Toux Trio, grand espoir du jazz.