Quel souvenir sur la durée laissera Gérard Collomb ? (paru dans Lyon Mag-)
Gérard Collomb était oui, un homme imparfait. Il avait du mal à reconnaître le travail. Il avait tendance à faire bosser et exposer au feu les uns et à donner des responsabilités et honneurs aux autres. A avoir des discours sur l’entreprise abscons car il n’y avait pas exercé. A faire des blocages insupportables.
Oui Gérard était parfois désespérant, oui il devenait parano et avait tendance à mettre de côté ceux de ses amis dont j’étais (mais nous êtions quelques uns même si peu nombreux), qui, tout en le soutenant avec vigueur, lui parlaient librement des problèmes. Oui il est très difficile de trouver des marges de manoeuvre sur la proximité en arrondissement. Oui Gérard virait, ce sont les justes mots de l’ami Michel Sorine, “parfois réac et souvent parano à force d’avoir été trahi”. Et Collomb se mettait à son tour à trahir y compris ses proches. A la toute fin ce n’était plus possible de le suivre dans son alliance sans projet. Il fallait du nouveau, même si le nouveau aura lui aussi ses défauts.
Mais beaucoup de condamneurs cherchent à charger encore davantage la barque au mépris de la raisonn griment Gégé de Lyon en mélange de Le Pen et de Ceausescu. Ces mêmes torquemada de Rhône et de Saône qui peignent ceux qui ont milité avec lui, oeuvrant de façon critique ou pas, de façon longue ou pas, qu’ils aient fini par voter pour lui ou pas en ce second tour en mélange de miliciens du RNP de Déat et d’opportunistes. Ceux qui jettent la pierre, ont été ou sont députés, adjoints, conseillers généraux, maires élus avec Gérard Collomb. Qu’ils soient EELV, PS, LREM et même proches de la France Insoumise.
Les exécutifs de Grégory Doucet et de Bruno Bernard en comporteront d’ailleurs plusieurs.
Dans la politique lyonnaise, à part pour de très récents engagés, tout le monde, sauf l’extrême-droite, a été à un moment avec Gérard Collomb, que les chasseurs de sorcières, les étalonneurs de sincérité de pacotillle s’en souviennent. Même si la quasi totalité ont fini par rompre à un moment.
Longtemps et presque jusqu’au bout Collomb su, malgré ses conservatismes personnels, agglomérer des personnalités de tous bords. Depuis les communistes réformateurs qui furent de ses adjoints jusque dans les toutes dernières semaines jusqu’au centre-droit en passant par les sociaux-démocrates. Et des écologistes dont des membres de EELV qui restèrent jusqu’au bout dans ses exécutifs et majorité puis ceux de Kimelfeld pendant 20 ans.
On oublie aujourd’hui et on se souviendra demain du travail de Collomb. On oubliera sans doute un jour la petite sortie qu’il se créa à l’issue d’une campagne sans vision où il parti en guerre contre trop de gens. Détruisant en cours de campagne ses partisans les moins dociles, essayant auparavant d’humilier des gens talentueux comme Thomas Rudigoz, Georges Kepenekian ou David Kimelfeld. Quittant sans gloire un ministère où il avait gêné nombre de ses amis.
On se souviendra du travail gargantuesque et du dévouement pour notre ville et le Grand Lyon, dont il façonna l’institution métropole. Des Nuits Sonores jusqu’à l’aube. De confluence. De l’extension considérable du vélo sous ses mandats. Des sommets de la solidarité internationale. Des berges du Rhône. Du côté splendide et de son contact chaleureux avec les lyonnais. De sa vision et de son amour pour notre territoire. Du rayonnement qui fit venir dans cette ville nombre de néo lyonnais et attira tant d’entreprises mais surtout d’humains et de talents. Dont un certain Grégory Doucet venu attiré par l’attractivité et la qualité de vie de notre ville il y a dix ans.
Merci Gégé. Merci pour Lyon.