C’est un article du Monde, qui tombe pendant cette fête catholique du 15 août de l’assomption sur laquelle le protestant (et laïc quand même !) que je suis est parfois sévère.
Certes Le Monde évoque plutôt des codes purement catholiques que généralement chrétiens : par exemple la connaissance du Je Vous Salue Marie qui est une prière qui ne se prononce que chez les “papistes”. Et ne fait pas attention à la vigueur qu’on trouve dans nombre d’évangéliques.
Cet article semble réjouir d’ailleurs beaucoup d’internautes puisque les trois quarts des réactions qu’il enregistre sur la page Facebook du journal s’en réjouissent : la culture chrétienne est en baisse en France.
Certes il y a de quoi se réjouir pour tous ceux qui voient la religion en général comme une chape de plomb morale, de la Bible Belt US à l’Afghanistan ou comme des contes de fée.
Certes pour tous ceux qui croient que le christianisme se résume à brûler des scientifiques, à refuser la médecine au profit de l’eau bénite c’est aussi une occasion de réjouissances.
Ou tous ceux qui ont été ulcérés par les manifs pour tous il y a quelques années. Ou ceux qui ont le souvenir de l’usage de la religion comme outil de contrôle social.
Mais c’est une erreur de ne voir les choses que sous cet angle.
Derrière la religion il peut y avoir la science. Le souci des autres. Esther Duflo l’économiste majeure sur la pauvreté mondiale et première femme française nobelisée en économie est portée par sa foi protestante.
Mandela était un chrétien fervent, Martin Luther King un pasteur entouré de pasteurs. L’abbé Pierre était lui aussi un homme ayant dédié sa vie à Dieu et aux hommes.
Du Secours Catholique en allant à l’Armée du Salut tout en passant par Notre-Dame-Des-Sans-Abris, combien d’oeuvres des plus pauvres sont portées par des actions de foi?
Qu’il y a-t-il de mal à prier et à espérer ? Que le monde ne soit pas vain? Qu’il y ai autre chose que la matière?
Certes le christianisme n’est pas le seul engagement contre la pauvreté. Et le socialisme naissant du même parfois se confronter à l’Eglise Catholique toute puissante de l’époque.
Certes il y a d’autres aspirations que croire en Jésus, en Dieu.
Mais, quand le christianisme se libère du carcan et aussi de sa culture de la passivité (qui marque encore notre esprit français qui attend tout d’en haut et peu de l’initiative personnelle) c’est une bien belle chose.
Bien plus belle que certains vides.