Une septuagénaire a été retrouvée morte, ce vendredi, dans sa maison de Châtel-Moron (Saône-et-Loire) et son décès me laisse très pensif.
La mort remonterait à plusieurs semaines. Et le corps de la victime aurait été en partie dévoré par ses chiens. La personne décédée serait Nicolle Variot, ancienne première adjointe de Châtel-Moron. Le fait divers est horrible bien sûr tant à la fois par ce qui est advenu du corps de cette dame, mangé par ses animaux de compagnie que ce que cela dit de la solitude de cette dame. Il a fallu qu’un employé des Postes s’inquiète pour que des nouvelles soient prises de cette ancienne élue qui vivait apparement bien isolée. Dans une de ces toutes petites communes dont le cliché tient pourtant à affirmer qu’elles sont plus humaines.
Madame Variot était élue locale avant. Elle devait sans doute connaitre un peu tout le monde dans le coin. Elle devait participer à toutes les manifestations communales. Elle devait être « connue comme le loup blanc. »
Aujourd’hui elle n’a eu personne pour prendre de ses nouvelles pendant des semaines.
Cela veut dire beaucoup des liens que nous pouvons parfois tisser, nous élus locaux. De leur pérennité, de leur sincérité. Cela explique aussi, sans le justifier, que certains veuillent rester élus si longtemps, qu’ils s’accrochent : ils ont peur de finir comme cette dame. Seuls, isolés. Et puis bien sûr il y a pour certains les indemnités et le rang.Heureusement que d’autres arrivent aussi (à des âges certes plus jeunes) à rebondir vers d’autres vies. Heureusement aussi que certains des liens que nous tissons sont sincères et durables. Et que nous avons, pour beaucoup, bien d’autres cordes à nos arcs.
Mais ce matin mon esprit vagabonde vers Châtel-Moron. Et vers les liens humains, si compliqués.