J’ai la version longue de la vidéo de Macron et le t-shirt : malaise

Quand j’ai vu la vidéo d’Emmmanuel Macron et sa phrase sur le t-shirt, ma première question a été de me demander ce qui s’était dit réellement avant cette phrase. J’ai tendance à me méfier des extraits de BFMTV.

« Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. » 

Contrairement à ce que dit Manuel Valls dans d’autres circonstances, comprendre n’est pas forcément excuser.

Et bien sûr, outre bien évidemment que travailler si on est payé assez, ça peut aider à payer des costumes, que cette phrase est déplacée dans tous les cas de figure. Mais comment cela est-il arrivé? 

Je me rappelle que Emmanuel Macron avait été pris à partie de façon assez injuste en évoquant le fléau de l’illettrisme dans une usine.
Alors ce jour s’est-il fait houspiller sur sa tenue par son interlocuteur depuis le début de la discussion au détriment du fond ? Et il y avait quoi d’écrit sur ce t-shirt ? Ni les quelques de secondes de vidéo, ni la télé ni les réseaux sociaux ne le disaient.

Mais tout le monde jugeait.

Alors j’ai récupéré la vidéo un peu plus longue. On m’a signalé où la trouver, auprès de journalistes locaux, en me disant de ne pas répéter qui me l’avait signalée. Je n’avais pas encore eu le temps de la publier. L’Express l’a trouvée également entre-temps.

J’ai vu, mais à vous de juger, un face à face compliqué entre deux mondes. Deux syndicalistes aux idées bien arrêtées, dont l’un des deux au moins dispose d’une vraie culture politique, mais qui n’argumentent pas sur ce qu’il y a réellement dans la loi El Khomri aujourd’hui

Mais, qui, à un ou deux tackles prêt, restent polis. J’ai vu pire en m’embrouillant avec des anars. Et il n’y a rien d’inscrit de problématique sur le fameux t-shirt.

A son crédit le Ministre va au contact. Ce n’était pas le cas d’un Nicolas Sarkzoy, entouré de gardes du corps et qui défiait les gens à distance. Macron encaisse une ou deux provocations mais  bascule dans le mépris de classe  très facilement.  Semble considérer que les ouvriers ne travaillent pas. Dit à quelqu’un qui affirme bosser depuis l’âge de 16 ans qu’il ne veut pas pas bosser. Et dit sa fameuse phrase sans que rien de particulier ne le justifie. A part le mépris. Même si tout cela se fini par une poignée de main courtoise. Un vrai malaise au total.

Tiens et, pour réconcilier les clivages vestimentaires, si on disait à Emmanuel Macron que la plupart des entrepreneurs du web dont il vante à juste titre les mérites, mettent aussi des t-shirt ? A commencer par Mark Zuckerberg.

On m’a parfois demandé pourquoi je n’étais pas Macroniste. Je le serai peut-être un jour. Mais pour le moment, outre en réalité une vraie méconnaissance du numérique,  ces vieux clivages ringards d’une France élitiste me font plutôt fuir.