Le geste de communier est un des éléments les plus connus des rituels chrétiens.Il vient du terme grec koïnônia,qui exprime d’abord une union stable de personnes qui met en commun, qui partage et communique. Une église en fait. La chose est connue, la communion est issue du dernier repas du Christ et de cette phrase rapportée par exemple (mais pas seulement puisqu’il est aussi question notamment chez Luc et aussi, quoi que de façon bien moins explicite, chez Jean) dans Matthieu 26.26 “Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le donna aux disciples en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps.” . Un moment qui peut s’interpréter comme une demande à se souvenir et à célébrer par le partage. Mais aussi à consacrer ses pensées et son action comme le Christ. Voir cet excellente prédication ‘Voici mon corps donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi.’
A partir de là s’est formée par la suite la coutume de partager le pain ensemble , au moins symboliquement (surtout chez les catholiques qui fabriquent des hosties, les protestants et les orthodoxes partageant littéralement du pain pour leur part) dans les cérémonies des communautés chrétiennes. Il s’agit à chaque fois d’avoir un moment commun avec le divin.
Ce qui se passe pendant l’eucharistie
Ce qui se passe pendant la communion (les protestants utilisent plutôt l’expression eucharistie) est très variable selon les différentes traditions chrétiennes. J’avais eu l’occasion d’en parler dans un billet il y a sept ans ‘pain, vin et Christianisme‘ qui évoquait aussi les deux espèces. Certains pensent que Dieu est réellement présent dans le pain et le vin qui, une fois bénie ou utilisés changent de nature (du coup le pain et le vin deviennent des objets divins). C’est la transsubstantiation. Beaucoup d’autres que la présence de Dieu est dans l’esprit de communion qui règne (tran. D’autres que le pain et le vin contiennent bien le corps et le sang du Christ mais seulement pendant le sacrement. Aprés ils retournent à l’état de pain et de vin normal.
Globalement les catholiques et les orthodoxes pensent que le pain et le vin changent de nature pour toujours s’ils sont bénis. Les protestants pensent eux très majoritairement que l’esprit de Dieu n’est pas dans les objets mais plutôt dans le fait de communier ensemble et que le pain partagé ne prend en soit aucune nature divine. Penser que Dieu est pour toujours dans l’hostie consacrée, le Pasteur Guillaume le dit très lestement dans le dictionnaire philosophique de Voltaire, amènerait à ce que catholiques « pissent et chient leur Dieu« . On était un peu trash à l’époque chez les pasteurs. Le fait de sortir de siècles de massacres et de viols subis sans doute.
Mais qui peut communier dans les Eglises Protestantes, Orthodoxes et Catholiques ?
Bonne question. Eh bien cela dépend des dénominations. Chez les protestants ce n’est pas compliqué: tous ceux qui se sentent en communion dans le temple peuvent aller communier. Même non baptisés puisque Dieu est universel. Le problème vient plutôt de l’extérieur. Par exemple il est interdit par l’Eglise Catholique à ses fidèles de participer aux communions et Cènes protestantes.
Chez les catholiques, il faut être baptisé, avoir fait sa première communion dans l’Eglise Catholique (ce qui exclu donc les autres chrétiens) , ne pas être divorcé et être chrétien. En pratique certains Prêtres donnent la communion aux baptisés de toutes obédiences.
Chez les orthodoxes, il faut théoriquement adhérer pleinement aux dogmes de l’Eglise Orthodoxe. Sinon la communion vous est refus. En pratique quelques prêtres autorisent des chrétiens non orthodoxe à aller communier.