Commençons déjà par une évidence : la dépénalisation de l’usage du cannabis, qui ne sera donc plus du ressort de la justice pénale en général, si on croit les déclaration des autorités, mais punie du temps d’une contravention, est une bonne chose.
Comme l’alcool et le tabac, il y a bien sûr besoin d’un cadre, de protéger les mineurs, d’empêcher les conduites automobiles dans des états seconds mettant en danger des vies mais la législation actuelle se doit d’évoluer.
Un législation sur le cannabis qui était inadaptée
La France fait partie des plus gros consommateurs de cannabis en Europe. En 2016, 17 millions de personnes âgées de 11 à 64 ans ont déclaré avoir fumé au moins une fois du cannabis au cours de leur vie. Parmi eux, 5 millions ont déclaré avoir fumé dans l’année et ils sont 1,4 million à avoir fumé au moins dix fois par mois, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Et pourtant nous disposons d’un cadre juridique des plus répressifs alors qu’il ne s’agit la plupart du temps pour nos concitoyens que de consommer un instant de détente dans un cadre privé.
C’est pourquoi la situation sur la répression de la consommation de produits canabiques devait évoluer.
Certes on peut rester songeur que dans le rapport rendu par les députés LREM Eric Poulliat et le LR Robin Reda , le libéral aie choisi une voie plus répressive que le conservateur. Monsieur Poulliat (LREM donc) veut autoriser les forces de l’ordre à verbaliser le consommateur arrêté dans l’espace public. Et la drogue saisie devra ainsi être détruite, le nom de l’usager inscrit dans un fichier national, en cas d’impayés, les huissiers seront chargés de recouvrir la dette et un éventuel volet pénal est conservé. Le membre des Républicains Robin Reda (qui a par ailleurs pour le moins manqué d’élégance dans la présentation et l’élaboration du rapport mais c’est un autre sujet ) propose une simple contravention forfaitaire, ce qui me semblait d’ailleurs une position davantage proche de la philosophie de la majorité présidentielle.
Le Nutella est légal
On est donc ici un peu à front renversé mais ne boudons pas notre plaisir comme le fait pourtant un grand quotidien du soir : c’est seul assouplissement juridique depuis presque 50 ans qui se produit. A condition par contre que ce ne soit pas l’occasion de contrôler plus souvent les consommateurs.
Et, avec un dialogue entre le Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et des députés de la majorité dont tous ne sont pas aussi timorés que Monsieur Poulliat peut sortir d’autres progrès. Même si les ressources d’une légalisation de la vente du cannabis, qui font les beaux jours de la Californie, ne sont toujours hélas pas explorées.
Il faudra en tous cas réfléchir pour permettre une plus grande liberté sans transformer les individus en consommateurs obsédés par leur produit. Obsédés un peu comme ces scènes d’acheteurs de Nutella se battant pour des pots bradés l’ont montré ces jours-ci. Un Nutella parfaitement légal (non je ne veux pas l’interdire mais ce serait une bonne chose qu’on régule son huile de palme !). Lui, ses dépendances, sa pollution.