J’ai décidé d’apporter mon concours et soutien à la March for science / Marche pour la science organisée dans le monde le 22 avril prochain et donc en particulier à celle de Lyon.
Voici une explication de la démarche.
Une hostilité idéologique à l’égard des sciences s’exprime désormais dans la doctrine officielle de la Maison Blanche.
Dès ses premiers jours de fonction, le président Trump a cherché à contrôler les programmes de recherche susceptibles de recevoir des crédits fédéraux et a restreint la diffusion des résultats de grandes agences fédérales comme l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), à la tête de laquelle a été placé un climatosceptique proche des lobbys de l’énergie.
(…)
Les communautés scientifiques états-uniennes, pourtant peu politisées, n’ont pas tardé à mettre en place des stratégies de résistance comme la sauvegarde de données sensibles sur le climat susceptibles d’être effacées sur ordonnance («data rescue»), des manifestations contre le décret anti-immigration affectant les ressortissants de sept pays à majorité musulmane, qui aurait des effets désastreux sur la collaboration scientifique, mais aussi la création de comptes de réseaux sociaux «renégats» («rogue») ou «alternatifs» pour la NASA, l’Environmental Protection Agency (EPA, agence de protection de l’environnement), ou les Instituts nationaux de santé, qui tous échappent au contrôle de l’Etat.
Inspirée de la Women’s March, l’organisation d’une March for Science à Washington et dans d’autres villes états-uniennes fait partie de ces initiatives. Elle aura lieu le 22 avril, le Jour de la Terre, pour signifier l’immense danger que représente la mise au pas des sciences. Ces mouvements décentralisés et spontanés se sont étendus à l’étranger. «La science n’a pas de patrie», disait Pasteur, son universalisme fait sa force et sa grandeur
Si les conservateurs US sont bien évidemment les dangers mis en avant dans cet événement (ce qui a amené Emmanuel Macron a proposer aux chercheurs de venir se réfugier au sein de notre patrie), la marche entend aussi, au-delà de tout clivage partisan, défendre tous ceux qui sont confrontés dans leur recherche à des pratiques réactionnaires, qu’elles proviennent de populistes occidentaux ou d’islamistes radicaux en orient.