Quelle ne fut pas ma surprise en ouvrant jeudi dernier Tribune de Lyon et en tombant sur le petit article ci-contre.
J’étais donc au centre d’une polémique historique. Si. Moi Romain Blachier.
En plus entre deux grands de l’histoire lyonnaise. Et je ne m’en étais pas aperçu. Bruno Benoit me reprocherait d’utiliser le terme de lyonnitude sans le citer et Régis Neyret serait à son tour mécontent de cet appropriation par Bruno Benoit ! J’avais échappé au premier chapite de l’histoire, étant fort affairé à reprendre les tâches que j’avais en retard eu égard à mon voyge récent à Taiwan.
Il y a quelques années, en rouvrant un blog, qui est celui que vous êtes présentement en train de lire, je l’ai baptisé du nom de Lyonnitude(s).
Certains ont cru à une référence à Ségolène Royal et à une version rhodanienne de la bravitude. Voire pour d’autres à rien de particulier, à un barbarisme autocentré. Oh que non !
La lyonnitude est une expression inventée par un grand de la mémoire de Lyon, une autorité morale et un combattant du patrimoine lyonnais, Régis Neyret.
Lyon doit tant à ce monsieur, notamment mais pas seulement, concernant le Vieux-Lyon. Sans Régis Neyret, pour ne citer qu’une de ses multiples réalisations, ce quartier essentiel ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. C’est grace à lui et à ses amis résistant à la volontée du Maire divers-droite de l’époque, Louis Pradel, ce quartier n’a pas été endommagé par une autoroute urbaine en lézardant définitivement le beau visage. C’est également lui qui sera l’instigateur du classement du Vieux-Lyon au patrimoine mondial de l’humanité. L’homme est également un auteur prolifique de livres passionnants sur notre ville, souvent publiés chez mon amie Corinne Poirieux-Pelletier.
Bruno Benoit est un lyonnais passionné et engagé. Du concept de lyonnitude qu’il aborde depuis fort longtemps, il fit un ouvrage remarquable et éponyme il y une dizaine d’année. Peu de chercheurs locaux travaillérent autant à donner une définition à la fois historique et moderne au faite de l’âme lyonnaise.
Les deux hommes ont souhaité faire de la lyonnitude un nom commun, vulgarisé, utilisable chaque jour pour nous définir dans notre qualité d’humains de Lyon. C’est bien dans ce sens que j’ai repris l’expression ainsi forgée et donnée publique et libre de droits pour intituler le présent site, suivant ainsi la consigne de nos illustres auteurs.
Une certaine visibilité, un petit succés de ce petit carnet virtuel a ainsi fait que sur internet, l’expression lyonnitude renvoie plus couramment vers ce site qu’autre chose.
Mais il n’en reste pas moins que l’intitulé doit tout à mes bien plus illustres prédécesseurs dans l’usage de l’expression. Me retrouver dans telle discussion historico-lyonnaise est flatteuse mais j’ai plutôt l’impression d’être un nain juché sur les épaules d’une paire de géants.
Alors, pour que le petit que je suis retouche terre entre ces mastodontes de la lyonnitude, il faudrait que j’aille tater un peu du sabodet avec ces messieurs. Comme le dit un célébre aphorisme lyonnais, la table est ce qui nous divise le moins.