L’Eurovision, éclipsée cette année par l’affaire DSK qui a suivi, est souvent une parade du mauvais goût (même si cette année rien n’a été drôlement spectaculaire à part peut-être la Moldavie).
Ce qui devait au départ être un embryon de conscience culturelle européenne, élargie aux pays proches, est hélas depuis des années une espèce de n’importe quoi, avec presque neuf chansons sur 10 au moins partiellement en anglais, loin de rendre justice à la diversité culturelle de notre continent.
Reste quelques jolies chanteuses et quelques beaux messieurs maniant le micro. Et puis tout de même un peu de conscience européenne ? Oui. Mais si peu.
Comme l’ont souligné Sasa et Baptiste Coulmont, auteur du graphique ci-joint au billet, comme on ne peut voter pour la nation au sein de laquelle on réside, les pays votent d’abord pour les nations qui leur sont le plus proches culturellement.
Ainsi par exemple la Macédoine a accordé ses points les plus importants à la Serbie, au Monténégro et à la Bosnie…Curieux que la Yougoslavie ai explosé du penser les spectateurs qui ont copieusement hué le nationalisme régional lors du vote macédonien.Bref, il y a une conscience régionale, il n’y a pas encore assez de conscience européenne.
Mais il faut aussi souligner un autre facteur, qui nuance sans nul doute ce constat pessimiste: Les Européens se déplacent, vivent de plus en plus dans d’autres pays.
Et, c’est logique, ils vont d’abord dans des nations dont ils parlent le langage. Il n’est donc pas forcément surprenant que l’Angleterre, où vit une communauté irlandaise importante, ai accordé tant de votes à son voisin au trèfle. Nul doute que des fans du Celtic et des London Irish ont du envoyer quelques textos en ce sens.
Loin de se réduire à de simples clivages locaux, l’Europe serait donc, doucement, en train de faire son mélange. Tant mieux. Cela mérite tout de même mieux que l’Eurovision actuelle.