Lyonnitude(s)

-Une droite à 28 siéges, une gauche à 26. Comme avant. Avec plus de lyonnais, plus de verts côté babord, un peu moins d’estampillés UMP côté tribord.

-Les amis politiques sont parfois les plus cruels. Si en général la défaite d’un membre de son parti chagrine, certains n’ont pas forcément droit à l’indulgence des autres. Sans faire référence à un conseiller municipal de gauche qui sortait une horreur sur ses camarades à la seconde hier soir, la défaite de Richard Llung n’a visiblement pas fait que des malheureux à Villeurbanne. Un certain nombre de socialistes villeurbannais, si ils regrettaient la victoire de Vessilier, ne pleuraient pas la défaite du conseiller général sortant, l’attribuant à un probléme de comportement. Ambiance… Autre défaite qui ne faisait pas que des malheureux, celle de Dominique Perben. Nora Berra, ministre UMP et élue de Lyon, derrière les déclarations officielles de circonstances, était loin de faire la tête. Ce nouvel échec de l’ancien ministre, combiné à celui de Lionel Lassagne, autre vice-président UMP du conseil général (et dont le défaite n’a pas non plus chagriné une certaine conseillère d’arrondissement ump du 7e), battu par le socialiste Thierry Philip, laisse en effet l’UMP de Lyon dans un état encore plus déplorable qu’avant (eh oui c’était possible !!) et favorise bien évidemment les ambitions de la dame.Ambiance.

-Un long chemin à son apogée dans la 3e circonscription du Rhône, celle où je vis. Lorsque j’ai adhéré au PS, tout y était à droite: Mairies d’Arrondissement, député, conseillers généraux, Mairie Centrale, Grand Lyon…Depuis hier le dernier bout de droite est tombé avec la chute de Lassagne, qui était également le dernier conseiller général de droite de Lyon élu en dehors du 6e et du 2e, ghettos des conservateurs lyonnais.

– Gérard Collomb à la barre sur le 3e tour. Il a surpris certains de ses conseillers hier en annoncant qu’il allait chercher à contribuer à faire une majorité large basée sur un autre projet pour le département face à Michel Mercier. Le challenge est difficile, le Maire des lyonnais n’a pas dit qu’il allait y parvenir mais on sentait chez lui une forte energie de tenter, une envie de politique. Piliers de cette discussion: des centristes comme Da Passano, des radicaux, des divers.

Une majorité municipale qui progresse à Lyon avec la prise du siége de Lionel Lassagne (UMP) par Thierry Philip (ps)et qui se diversifie avec la victoire de l’écologiste Raymonde Poncet à la Croix-Rousse.

-Un FN qui n’a aucun conseiller mais s’implante en lieu et place de la droite dans l’est lyonnais.

-Une UMP qui sort affaiblie des cantonales. Philippe Cochet, son président départemental, a poussé une gueulante hier.

-Un PS qui aurait sans doute gagné à se trouver une tête de liste. A ne pas vouloir trancher, on a sans doute perdu en clarté. Nous étions plusieurs responsables de la fédération du Rhône à plaider pour un chef de campagne, sachant que, pour ne pas avoir à se prononcer, nombreux sont les notables à ne pas vouloir trancher. Sans compter que les conseillers généraux sortants, espérant pour un grand nombre d’entre eux tirer leur épingle du jeu en cas de victoire, se sont également empressés de ne pas contribuer au choix. Hasard ? Là où, comme à Lyon avec Collomb, les candidats étaient portés par une personnalité forte, les résultats ont été bons.

-Une opposition municipale lyonnaise divisée avec la victoire du Lyon Divers-droite Jean-Jacques David face à l’UMP. Il faudra compter avec cette composante de l’opposition. Mauvaise nouvelle pour le parti de Sarkozy et ses représentants locaux.

Une majorité départementale actuelle de droite représentant bien moins de population que la minorité, élue sur des cantons bien plus peuplée. La fracture ruralité/urbanisme s’implante, même si la victoire du socialiste Chaverot hier à Saint-Laurent de Chamousset ou le score de l’Europe Ecologie Kohlhaas a Vaugneray montre que la diversité d’opinion peut aussi exister partout. De même la gauche a eu plus de voix au total dans le département que la droite.