« Il y a des communistes et un Parti communiste, mais ils ne sont plus ce qu’ils étaient en 1981″ François Hollande a précisé à Saint-Etienne ses propos tenus au Guardian où il affirmait que, contrairement à 1981, il ne planait pas l’ombre du communisme dans la campagne. la chose a enflammé la toile et évidemment agacé le Front de Gauche.
La chose amusante d’ailleurs dans ce petit buzz, entre l’annonce de retrait de Boutin et le débat sur le déficit, c’est qu’on s’est remis du coup à parler d’un PCF en effet complétement médiatiquement inexistant en tant que tel ces derniers temps.
Il suffit de taper »communiste » sur Twitter pour voir qu’on ne parlait du PCF que uniquement vis à vis de la déclaration du principal candidat de gauche…un peu triste pour eux et témoin de leur probléme d’animation du débat public.
Sur le fond, si bien évidemment, il existe un parti communiste français, son fond, son poids et sa ligne ne sont plus du tout les mêmes qu’en 1981. Le PCF n’a même plus de candidat aux présidentielles bien à lui (d’ailleurs le programme de Mélenchon est-il communiste, franchement ?) et sa ligne est aussi éloignée aujourd’hui de Lénine que Tony Blair l’était de Marx. Certes en 1981, les communistes avaient déjà abandonné la dictature du prolétariat comme objectif mais il pouvait s’appuyer sur un bloc de l’est encore puissant et était encore peu ou prou un parti révolutionnaire.
Aujourd’hui le PCF est un parti de gestionnaires, parfois mêmes fort bons dans certaines collectivités locales. Dans les villes et les régions où ils gouvernent, l’on a d’ailleurs du mal à les distinguer de leurs collégues radicaux de gauche ou socialistes, à part peut-être une tendance à voter des voeux pour soutenir systématiquement le nucléaire…C’est d’ailleurs ce que leurs reprochent certains élus comme le député André Gérin ou un grand nombre de groupes divers d’extrême gauche. Bref pas de quoi effrayer qui que ce soit, à part deux trois ahuris de la droite dure ou du centre version conservateurs qui ne s’assument pas, qui y trouvent prétexte ainsi de ce passé dépassé pour agiter le spectre du totalitarisme. Sans vraiment y croire eux non plus.
Honnêtement qui pourrait croire que Louis Levêque (Adjoint communiste de Gérard Collomb) pourrait fomenter une émeute ? Aujourd’hui de part leur action et leur combats sociaux, les militants du PCF ont toute leur place dans une gauche rassemblée et sereine. Mais ils n’ont que peu en commun avec leurs ancêtres de 1981 et de 1917…
Repris sur Le Plus du Magazine Le Nouvel Obs