Lyonnitude(s) : J'ai écrit sur le blog de l'Emission du Jour du Seigneur au sujet de l'œcuménisme

L’Emission de télévision Le Jour du Seigneur posséde un blog. A l’occasion de la semaine de l’unité des chrétiens, il m’ont demandé d’écrire un billet sur l’œcuménisme vu de mon regard à moi . Mes tribulations chrétiennes. Certes l’’œcuménisme me parle particulièrement. Il va d’ailleurs tellement de soi que je me doute que le célébrer de façon si cérémonieuse ne soit pas quelque peu suranné.

Mes tribulations chrétiennes

Certes l’’œcuménisme me parle particulièrement. Il va d’ailleurs tellement de soi que je me doute que le célébrer de façon si cérémonieuse ne soit pas quelque peu suranné.

D’abord j’habite, je suis élu et je suis né dans le quartier qui a inventé la semaine de l’unité des chrétiens. Celle-ci a été en effet établie par l’Abbé Paul Couturier en 1933. Aujourd’hui encore des initiatives continuent à partir d’un bon sentiment et permet d’aller à la rencontre des autres. Par exemple, dans le quartier, les environs du Carême sont l’occasion de prolonger l’expérience en partageant un frugal repas (Prière, pain, pomme) dans une église de confession différente chaque mardi.

Ensuite je le vis dans ma chair et mon sang : ma famille, toute ma famille est catholique. J’avais moi-même aussi cette habitude étant enfant, avant de devenir athée puis protestant réformé.

Mon passage au protestantisme n’a pas traumatisé ma famille, qui a au début cru à une nouvelle fantaisie. J’avais 21 ans. Certes ils tentèrent une fois une vile fourberie en essayant d’attaquer une dinde de Noël avant que je revienne de mon culte de Noël, leur messe de minuit s’étant terminée plutôt. Il est vrai qu’avec mes parents on se voit surtout à Noël, ils auraient donc pu plus difficilement faire de la répression papiste et manger mon gigot pascal. A part cette tentative de mettre au bûcher mon estomac, rien.

Ah si, mon père fait de la provocation : il est né le jour de la Saint-Bathélémy le bougre ! A croire que ma grand-mère maternelle, professeure de catéchisme, avait prévu le coup pour m’ennuyer ! Bref, mon passage du côté luthéro-réformé s’est fait sans traumatisme. A comparer avec un engagement politique certes pas non plus férocement combattu mais qui donna tout de même un peu plus de prospérité aux fabricants de vaisselle et de mercurochrome.

En vieillissant, ce climat œcuménique n’a pas trop changé, sauf que je construis fourbement  une augmentation de la population protestante de notre pays (entre 2 et 3% actuellement, en hausse). En effet, je crois que ma femme,catholique à l’origine, a viré de bord elle aussi vers les rives du christianisme alternatif, même si je la soupçonne fortement de cacher des icônes de Saints dans les placards, voire quelques bouts de dent de Saint-Expedit. Si je ne sais pas encore, avec angoisse, si j’aurais le dernier mot en matière de prénom, d’éducation ou de marque de couche, nous sommes d’accord sur le fait que le petit à venir sera baptisé par notre pasteur, un mec super. Si ça se trouve, devenu adolescent, pour m’emmerder il rentrera de l’école avec une statuette de Marie, un portrait du pape et un peu d’eau bénite. Faites des gosses je vous jure.

Mais je m’égare quelque peu. Je devais traiter de l’œcuménisme, et pas de mon principal sujet d’intérêt : moi-même. Ah, le fameux individualisme protestant !

L’idée est sympathique d’inter-christianisme, le dialogue aussi. Puisse-t-il par contre ne pas être horriblement gniangnian par contre !
Les différences entre catholiques, protestants, orthodoxes existent. Oui. Cela ne m’empêche pas de prier dans les Eglises et les temples divers. Cela ne nous a pas empêchés avec ma femme, lorsque nous étions en déplacement, d’aller à des cultes d’autres dénominations (ah l’accueil des anglicans de Limassol !). Ce débat me parait un peu dépassé pour tout vous dire dans un pays où la laïcité portée d’ailleurs par nombre de députés républicains protestants, nous a tous libérés et sécurisés. Elles sont agréables ces rencontres entre différentes dénominations du christianisme et il faut les maintenir.

Mais, Bon Dieu, si je puis m’exprimer ainsi, dans une société où le christianisme est une minorité, où tout se vaudrait soi-disant, que nous ferions mieux, au lieu de célébrer une unité qui va déjà de soi, de réfléchir à nos identités respectives d’une part au lieu de chercher la soupe morne. Et n’avons nous pas d’autres priorités ?  Penser encore davantage, dans ce monde métissé, au dialogue inter-religieux autrement d’actualité dans notre monde où les différences religieuses sont exploitées  où l’Islam comme le Christianisme sont utilisés comme des épouvantails par des par des extrémistes de tous bords… Ce ne sont pas les chrétiens du Pakistan qui diraient le contraire. Ni les Nigérians de toutes confessions. En 2012. Aujourd’hui.