Je ne souscris pas du tout au billet paru sur le lab d’Europe 1 du par ailleurs très estimable Guy Birenbaum. Guy pense que les comédiens, artistes, gens de télé, de théàtre, musiciens, écrivains etc…devraient se taire quand à leurs préférences politiques.
Je trouve cela absurde pour pas mal de raisons. Certes, de droite ou de gauche, les people disent parfois des bêtises , comme nous tous, lorsqu’ils parlent de politique. Voire souvent, à l’image de François Hardy, particulièrement gratinée en la matière.
Mais pas plus que votre voisin de bureau ou de bistrot ou que de nombreux élus, grands ou petits.
Outre le fait que j’ai une inclinaison naturelle à aimer qu’un être ne se contente pas d’être un produit de consommation, vois au moins cinq raisons pour les people de parler de politique:
1-Ces gens sont des citoyens comme les autres, ils n’ont pas moins le droit à l’expression politique parce qu’ils passent à la télévision.
2-L’engagement peut être une partie de l’art. Que serait Picasso sans Guernica ? Renaud, Ferré, Ferrat sans chansons engagées ? Jamel ou Coluche si ils n’abordaient pas aussi les travers sociaux ? Sardou sans les ricains ? Neruda ou Aragon sans le communisme ? Mauriac sans la droite ?
3-Que dans une période où l’on réduit de plus en plus dans les médias le débat politique aux conflits de personnes et aux affaires, montrer à un public pas forcément réceptif au débat sur l’avenir de notre société que cela est important par ce canal, si cela rend la politique plus glamour, c’est toujours cela de gagné. Comm le disait, Chomsky, le jour où nous rendrons la politique pour chacun aussi intéressante que le baseball, nos contemporains auront davantage de conscience.
4-Que cela démontre que la politique est l’affaire de tous, pas seulement de ceux pour qui cela constitue une activité en tant qu’élu ou militant.
5-Que quitte à entendre des people parler, autant, même si cela est parfois maladroit, que ce soit parfois sur des sujets qui concernent notre présent et notre avenir à tous et pas seulement de l’autopromo ou du nombrilisme.