La Rochelle entre enthousiasme et responsabilité (Lyonnitude(s) )

Une foison dans les rues et sur les places de La Rochelle.

Réalité de vieilles connaissances qu’on croise, évoquant cela et la, des arômes de souvenir, des saveurs de discussion, des goûts de combats communs.

Ici c’est un vieil ami de la période troublée des jeunes socialistes, ici c’est une star médiatique du parti. A cet endroit une connaissance de jeunesse devenu député de la nation.

La des amis qu’on voit, volontairement ou pas, bien moins qu’autrefois. On échange, on monte des plans pour l’avenir, on se souvient des passés dépassés ou des possibles revivals d’actions communes.

Il y a un climat aussi dans cette Rochelle de soleil où, subitement, les pleurs du ciel parsèment de leurs gouttes froides l’atmosphère. L’air est étrange, mix improbable de joies, d’espoir matissée de mélancolie.

Jamais le socialisme français n’avait été, sur le plan de la théorie institutionnelle, si puissant. Jamais sa puissance sur le papier n’avait été affichée si fort sur le fronton républicain.

Mais jamais pourtant les moyens de mener sa politique de réduction des inégalités sociales, de protéger l’environnement et de dynamiser notre pays n’avait été si menus. D’ou cette gravité sous le soleil.

Certes, certes, les bières s’entrechoquent au café Leffe, l’un des lieux de rendez-vous de la socialie assoiffée.

Certes, certes, on danse au cohiba, finissant parfois pouf certains en d’improbables méli mélos qui alimenteront les potins le lendemain « Nooon, lui et elle? Sérieusement? » Le socialiste a beau être concerné par l’avenir du pays il n’en reste pas moins masculin et féminin.

Certes, certes, on parle congrès et motions, on évoque les municipales qui se rapprochent.

Certes, oh certes, c’est l’occasion dans ce vaste Disneyland rose, de discuter, pour le sérieux comme pour le rire.

Mais il plane un parfum de gravité. Maintenant qu’on a gagné il faudra faire avec des moyens rendant la voie étroite.

Il faudra, à partir de ce coin de la République, ramener la nation vers le haut tout en la rendant plus égale. Cela mérite d’y réfléchir devant un mojito au Cohiba avant de se lancer dans le bain de la rentrée.