Si les observateurs,ont pu être surpris par l’annonce, l’idée de la séparation annoncée ce début de semaine entre le Grand Lyon et le département vient de loin et a fait l’objet de nombreuses rencontres de Gérard Collomb avec Marylise Lebranchu et le Président de la République et à de multiples discussions de Michel Mercier.
Le dessein d’une métropole européenne est porté depuis longtemps par le Président de la Communauté Urbaine,et la création du pôle métropolitain, depuis quelques mois, rendait de plus en plus anachronique l’échelon départemental.Il s’agit d’avoir les moyens pour l’agglomération de se donner les moyens d’être une véritable métropole compétitive en Europe.
A l’empilement commune (voire arrondissement puis commune pour les lyonnais) se rajoutait un Grand Lyon et désormais un pôle métropolitain, squelette d’une institution amenée sans doute à prendre un poids singulier dans les années à venir. Le département semblait alors un peu avoir du mal à trouver sa place.
De son côté Michel Mercier possède des motivations plus complexes. Même si, la aussi, la réforme annoncée part d’une conviction. Monsieur Mercier avait, au cours des années 80 et 90, à plusieurs reprises souhaité une réorganisation du département en excluant le Grand Lyon, reportant à ce moment le siège des pouvoirs à Villefranche.
Une part de la gestion du conseil général du Rhône joue d’ailleurs la dichotomie entre le Grand Lyon et le hors Grand Lyon, par exemple sur la question de l’acceuil petite enfance.
Mercier qui a envie de retrouver ses coudées franches pour gérer le département, serait débarrassé de la quasi-totalité de la gauche, concentrée à l’exception de deux socialistes, dans l’agglomération.
Il affaiblira aussi l’UMP (qui ne garderait que trois élus dans la configuration future), ce qui lui laisserait les mains libres pour sa succession. Il se débarrasserait de boulets de sa gestion comme le musées des confluences ou les emprunts toxiques, reversés à la ville de Lyon.
Cela rebat les cartes dans le paysage politique lyonnais. Que va-t-il se passer pour les conseillers généraux et vice-présidents de l’agglomération lyonnaise ? Certains seront sans doute reclassés dans la nouvelle métropole d’intérêt européen mais pas tous. D’autres seront sans doute sur les listes aux prochaines sénatoriales en compensation. Et puis il est question aussi que, dans un premier temps, les conseillers généraux siégent avec voix consultative au conseil de communauté.
Quel sera le mode d’élection des conseillers Métropolitains ? Uninominal ? Cela semble peu probable, tant cela rendrait important les risques de dichotomie avec les scrutins municipaux. Sans doute, comme les projets d’élections intercommunales le prévoient, mais plus surement fléchés officiellement ou officieusement au sein des listes municipales puis peut-être plus tard par liste distincte.
Il faudra aussi réfléchir le rôle de la commune dans tout cela. A terme celui devrait être affaiblie à , les décisions se prenant encore davantage au niveau de la métropole à venir. Restera le besoin d’un échelon de proximité type arrondissement à Lyon. A terme également le Grand Lyon devrait devenir un élément dans un vaste pôle métropolitain. Le Grand Lyon pourrait se trasnformer, à l’image de ce qui se fait souvent en asie, en Lyon tout simplement…