socialisme | romainblachier.fr

 Mon copain Martin Paugam voulait écrire un article sur l’apprentissage de entrepreneuriat à l’école. Je lui ai prêté mon blog pour cet article.

François Hollande a annoncé hier, lors des assises de l’entrepreneuriat, sa volonté de « sensibiliser tous les jeunes à l’esprit d’initiative et à l’innovation »* en créant « un programme sur l’entreprenariat de la sixième à la terminale ». C’est une bonne idée, c’est même une idée profondément de gauche.

 Cependant (comme prévu) certains syndicats et quelques responsables politiques ont fait part de leurs inquiétudes *. Quelques uns craignent de voir d’obscurs « intérêts privés » coloniser l’éducation nationale, d’autres invoquent même la « laïcité » (oui oui, la laïcité vous avez bien lu).

Or, la gauche ne doit plus voir l’entrepreneuriat comme une recherche absolue du profit ou comme une volonté d’écraser son concurrent. La création d’entreprise, c’est d’abord un moyen pour un individu de s’épanouir pleinement dans son activité, de trouver un sens à sa vie professionnelle.

 Je ne vais pas ici rentrer dans un débat théorique : social-démocratie, social-libéralisme ou socialisme de l’offre appelez cela comme vous voulez. Moi j’appelle ça du socialisme, un socialisme dont l’objectif est d’épanouir les hommes et de redonner un sens au travail.

Enseigner l’entrepreneuriat à l’école est donc une idée réellement de gauche. Mais pour que cette idée soit efficace, elle doit être enseignée de façon pratique. Pas avec des cours magistraux sur les statuts juridiques ou sur la ribambelle de financements disponibles pour les entrepreneurs. L’objectif ne doit pas être de former de futurs cadres, il y a des écoles de commerce pour ça.

 Il faut que l’élève puisse exprimer sa créativité (on pourrait même parler de « génie ») qui ne s’inscrit pas forcément dans le cadre (rigide, mais nécessaire) du système éducatif français. L’éducation culturelle, artistique et sportive est vue, à juste titre, comme une bouffé d’oxygène dans le temps scolaire parce qu’elle parie sur le talent des jeunes.

 Alors que chaque année, 140 000 élèves décrochent du système scolaire, pourquoi ne pas se réjouir de qu’un nouvel enseignement vienne parier sur ce talent des jeunes ? Chers camarades, si des cours de musique ont enfanté David Guetta, pourquoi ne pas admettre qu’un cours d’entrepreneuriat peut faire émerger un dirigeant de coopérative, d’association d’insertion ou d’entreprise de micro-crédit ?

 Il existe une pluralité de mode d’entreprendre et nous pouvons d’ailleurs, à ce titre, nous réjouir de voir dans les engagements du Gouvernement la volonté de : « créer les conditions d’une véritable biodiversité entrepreneuriale, faisant toute sa place à l’entrepreneuriat social. »* Parce comme le souligne Hugue Sibille, l’entrepreneuriat est un outil pour démocratiser l’économie*, l’enseigner à l’école est donc une idée de gauche.

 * Engagement 1 des assises de l’entrepreneuriat

 * http://lelab.europe1.fr/t/les-entreprises-a-l-ecole-message-approuve-a-droite-qui-attend-des-actes-et-de-la-coherence-8852

 * Engagement 8 des assises de l’entrepreneuriat

 *http://alternatives-economiques.fr/blogs/sibille/2013/02/18/democratiser-leconomie/

 « j’ai compris ce que je cherchais dans le socialisme: ma propre émancipation par la coopération, la réciprocité et l’échange. C’est pourquoi, l’acte sexuel est le meilleur moment socialiste, où chacun possède l’autre tout en abandonnant la propriété de son corps » Bernard Maris dans Charlie Hebdo

(petite joyeuseté découverte par Cécile)

La position du parti socialiste, celle de l’Internationale Socialiste comme celle de la communauté internationale dont la plupart des pays africains (désolé pour les tenants du « complot occidental »…)  est claire: Ouattara a gagné les élections en Côte d’Ivoire et le sortant et responsable du Front Populaire Ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo les a perdues. Et l’ensemble des institutions internationales et continentales sont sur la même position.

L’Union Africaine qui en 2006 soutenait plutôt le camp de Gbagbo pour des raisons de stabilité a également reconnu ce résultat. L’ensemble des démocraties du continent (et il n’y en a pas tant que cela, même si la liste s’est heureusement allongée cette année par exemple grâce à la Guinée Conakry) Botswana, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Bénin, Libéria, Cap Vert, Maurice, Ghana…ont tous reconnu la victoire du président Ouattara. Côté soutien de Gbagbo on a le riant dictateur du Zimbabwe Robert Mugabe. C’est d’ailleurs aux démocraties du continent de régler le probléme plutôt, comme l’a dit à juste titre ce matin Pierre Moscovici, à la France de donner des instructions à relents néo-coloniaux. Cela ne fait qu’alimenter la propagande de Laurent Gbagbo, qui agite comme d’habitude le spectre de l’impérialisme étranger.

Alors quand je vois quelques uns des camarades, heureusement minoritaires (Benoit Hamon appelant lui aussi au départ de Gbagbo), de la ‘ gauche’ du ps, généralement proches de Henri Emmanuelli, défendre Gbagbo au nom du socialisme international auquel il est affilié, je suis assez désagréablement surpris. Surtout quand, alors qu’ils pourraient essayer d’arguer de certains résultats de vote dans le nord, ils reprennent la plupart des arguments nationalistes nauséabonds des partisans du président battu.

Depuis longtemps, le FPI est un parti xénophobe qui n’a plus rien de socialiste ou de social-démocrate. Sur le plan économique, il n’est pas anodin que Bolloré aie été décoré par le président sortant puis que de grands groupes chinois peu sociaux aient eu une telle influence. D’ailleurs le dernier grand parti ivoirien à se réclamer clairement de la gauche, le PIT, soutient Ouattara.

Le FPI est comme une poignée de ces  organisations « socialistes » africaines qui ne sont affiliés que pour bénéficier de soutiens internationaux. Le représentant de l’Internationale au Congo Démocratique est par exemple le parti de Kabila. Il n’empêche pas bien sûr qu’il existe d’admirables mouvements de gauche en Afrique à commencer par l’ANC de Mandela et que l’Internationale Socialiste aide des organisations comme le MPLA à démocratiser enfin leur pays.

Mais concernant la Côte d’Ivoire  je ne savais pas avant de les lire sur Facebook que les militants qui brûlent des maisons d’opposants et d’étrangers étaient une version locale du courant d’Emmanuelli... Ou alors ça fait peur. C’est pourtant ce que semblent dire certains partisans du député des Landes…

J’ai parfois l’impression d’être revenu à l’été 2002 en ce qui concerne la vie du PS:Les couteaux s’aiguisent, la recomposition des lignes se fait  (quelque peu rapidement pour certains), on lance des appels ,on s’autocritique pour mieux rebondir, on part des instances (ah non,pardon, y avait pas ça y’a 5 ans!) ou on lance des appels, chose qui me fait penser que la rubrique Rebond de Libé possède un bel avenir pour les désirs de positionnement des différentes sensibilités de la famille socialiste.

Bref si les dégâts ont été limités au niveau du parlement, si les municipales devraient tempérer les ardeurs des plus belliqueux, les luttes intestines risquent de prendre à nouveau beaucoup de place dans l’agenda socialiste.

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socialisme | romainblachier.fr

 Mon copain Martin Paugam voulait écrire un article sur l’apprentissage de entrepreneuriat à l’école. Je lui ai prêté mon blog pour cet article.

François Hollande a annoncé hier, lors des assises de l’entrepreneuriat, sa volonté de « sensibiliser tous les jeunes à l’esprit d’initiative et à l’innovation »* en créant « un programme sur l’entreprenariat de la sixième à la terminale ». C’est une bonne idée, c’est même une idée profondément de gauche.

 Cependant (comme prévu) certains syndicats et quelques responsables politiques ont fait part de leurs inquiétudes *. Quelques uns craignent de voir d’obscurs « intérêts privés » coloniser l’éducation nationale, d’autres invoquent même la « laïcité » (oui oui, la laïcité vous avez bien lu).

Or, la gauche ne doit plus voir l’entrepreneuriat comme une recherche absolue du profit ou comme une volonté d’écraser son concurrent. La création d’entreprise, c’est d’abord un moyen pour un individu de s’épanouir pleinement dans son activité, de trouver un sens à sa vie professionnelle.

 Je ne vais pas ici rentrer dans un débat théorique : social-démocratie, social-libéralisme ou socialisme de l’offre appelez cela comme vous voulez. Moi j’appelle ça du socialisme, un socialisme dont l’objectif est d’épanouir les hommes et de redonner un sens au travail.

Enseigner l’entrepreneuriat à l’école est donc une idée réellement de gauche. Mais pour que cette idée soit efficace, elle doit être enseignée de façon pratique. Pas avec des cours magistraux sur les statuts juridiques ou sur la ribambelle de financements disponibles pour les entrepreneurs. L’objectif ne doit pas être de former de futurs cadres, il y a des écoles de commerce pour ça.

 Il faut que l’élève puisse exprimer sa créativité (on pourrait même parler de « génie ») qui ne s’inscrit pas forcément dans le cadre (rigide, mais nécessaire) du système éducatif français. L’éducation culturelle, artistique et sportive est vue, à juste titre, comme une bouffé d’oxygène dans le temps scolaire parce qu’elle parie sur le talent des jeunes.

 Alors que chaque année, 140 000 élèves décrochent du système scolaire, pourquoi ne pas se réjouir de qu’un nouvel enseignement vienne parier sur ce talent des jeunes ? Chers camarades, si des cours de musique ont enfanté David Guetta, pourquoi ne pas admettre qu’un cours d’entrepreneuriat peut faire émerger un dirigeant de coopérative, d’association d’insertion ou d’entreprise de micro-crédit ?

 Il existe une pluralité de mode d’entreprendre et nous pouvons d’ailleurs, à ce titre, nous réjouir de voir dans les engagements du Gouvernement la volonté de : « créer les conditions d’une véritable biodiversité entrepreneuriale, faisant toute sa place à l’entrepreneuriat social. »* Parce comme le souligne Hugue Sibille, l’entrepreneuriat est un outil pour démocratiser l’économie*, l’enseigner à l’école est donc une idée de gauche.

 * Engagement 1 des assises de l’entrepreneuriat

 * http://lelab.europe1.fr/t/les-entreprises-a-l-ecole-message-approuve-a-droite-qui-attend-des-actes-et-de-la-coherence-8852

 * Engagement 8 des assises de l’entrepreneuriat

 *http://alternatives-economiques.fr/blogs/sibille/2013/02/18/democratiser-leconomie/

 « j’ai compris ce que je cherchais dans le socialisme: ma propre émancipation par la coopération, la réciprocité et l’échange. C’est pourquoi, l’acte sexuel est le meilleur moment socialiste, où chacun possède l’autre tout en abandonnant la propriété de son corps » Bernard Maris dans Charlie Hebdo

(petite joyeuseté découverte par Cécile)

La position du parti socialiste, celle de l’Internationale Socialiste comme celle de la communauté internationale dont la plupart des pays africains (désolé pour les tenants du « complot occidental »…)  est claire: Ouattara a gagné les élections en Côte d’Ivoire et le sortant et responsable du Front Populaire Ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo les a perdues. Et l’ensemble des institutions internationales et continentales sont sur la même position.

L’Union Africaine qui en 2006 soutenait plutôt le camp de Gbagbo pour des raisons de stabilité a également reconnu ce résultat. L’ensemble des démocraties du continent (et il n’y en a pas tant que cela, même si la liste s’est heureusement allongée cette année par exemple grâce à la Guinée Conakry) Botswana, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Bénin, Libéria, Cap Vert, Maurice, Ghana…ont tous reconnu la victoire du président Ouattara. Côté soutien de Gbagbo on a le riant dictateur du Zimbabwe Robert Mugabe. C’est d’ailleurs aux démocraties du continent de régler le probléme plutôt, comme l’a dit à juste titre ce matin Pierre Moscovici, à la France de donner des instructions à relents néo-coloniaux. Cela ne fait qu’alimenter la propagande de Laurent Gbagbo, qui agite comme d’habitude le spectre de l’impérialisme étranger.

Alors quand je vois quelques uns des camarades, heureusement minoritaires (Benoit Hamon appelant lui aussi au départ de Gbagbo), de la ‘ gauche’ du ps, généralement proches de Henri Emmanuelli, défendre Gbagbo au nom du socialisme international auquel il est affilié, je suis assez désagréablement surpris. Surtout quand, alors qu’ils pourraient essayer d’arguer de certains résultats de vote dans le nord, ils reprennent la plupart des arguments nationalistes nauséabonds des partisans du président battu.

Depuis longtemps, le FPI est un parti xénophobe qui n’a plus rien de socialiste ou de social-démocrate. Sur le plan économique, il n’est pas anodin que Bolloré aie été décoré par le président sortant puis que de grands groupes chinois peu sociaux aient eu une telle influence. D’ailleurs le dernier grand parti ivoirien à se réclamer clairement de la gauche, le PIT, soutient Ouattara.

Le FPI est comme une poignée de ces  organisations « socialistes » africaines qui ne sont affiliés que pour bénéficier de soutiens internationaux. Le représentant de l’Internationale au Congo Démocratique est par exemple le parti de Kabila. Il n’empêche pas bien sûr qu’il existe d’admirables mouvements de gauche en Afrique à commencer par l’ANC de Mandela et que l’Internationale Socialiste aide des organisations comme le MPLA à démocratiser enfin leur pays.

Mais concernant la Côte d’Ivoire  je ne savais pas avant de les lire sur Facebook que les militants qui brûlent des maisons d’opposants et d’étrangers étaient une version locale du courant d’Emmanuelli... Ou alors ça fait peur. C’est pourtant ce que semblent dire certains partisans du député des Landes…

J’ai parfois l’impression d’être revenu à l’été 2002 en ce qui concerne la vie du PS:Les couteaux s’aiguisent, la recomposition des lignes se fait  (quelque peu rapidement pour certains), on lance des appels ,on s’autocritique pour mieux rebondir, on part des instances (ah non,pardon, y avait pas ça y’a 5 ans!) ou on lance des appels, chose qui me fait penser que la rubrique Rebond de Libé possède un bel avenir pour les désirs de positionnement des différentes sensibilités de la famille socialiste.

Bref si les dégâts ont été limités au niveau du parlement, si les municipales devraient tempérer les ardeurs des plus belliqueux, les luttes intestines risquent de prendre à nouveau beaucoup de place dans l’agenda socialiste.

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