Nicolas a écrit ce matin un billet qui me fait réagir.pour résumer, il regrette le vote de la résolution (non contraignante) du parlement européen condamnant la politique française sur la question des roms. Le texte a été voté par les députés verts/ALE, PS, libéraux-démocrates et même une partie de la droite.
Le principal grief de Nicolas est la possibilité que par solidarité nationale, les français se regroupent autour de Sarkozy sur le thème « on fait ce qu’on veut chez nous ». Ce matin d’ailleurs, notre très peu europhile ministre des questions européennes s’attaque au parlement européen sur ce thème .
A part le fait que je suis complétement d’accord avec Nicolas quand il dit que la question sociale doit rester au centre du débat politique, et regretter avec lui que la une de l’actualité parle encore d’une histoire de sécurité, d’immigration, … et pas de social et d’économie, pour le reste, je trouve que le parlement est dans son rôle. Même si la problématique des Roms est bien plus complexe que ce qu’on peut en percevoir du champ médiatique.
Nicolas relève un paradoxe: Un de ses potes pourtant opposé à l’expulsion des roms s’énerve contre la décision au nom de la souveraineté nationale. Pas étonnant. Un grand nombre de gens, qu’ils soient de droite ou de gauche, n’ont jamais de mots assez durs contre l’Europe, quoi qu’elle décide. Certes l’Union est en partie responsable de cette mauvaise image, certes il y a, comme partout, des manques, des erreurs.
Mais, volontairement ou par manque de culture ou facilité, certains rejettent tout ce qui apparente à ce qui va au-dessus de la dimension nationale. On confond la politique d’un parlement européen marqué majoritairement à droite et l’Europe en elle-même. Pour ceux qui viennent du côté babord du navire politique, je croyais pourtant que la gauche était internationaliste.
Ici nous avons un problème qui n’est pas que de politique intérieure mais concerne celle d’un Etat (la France) vis à vis d’une fraction de la population d’un autre Etat (les Roms de Roumanie) voire de plusieurs autres Etats (puisque par exemple la question touche aussi la Hongrie, premier pays d’ailleurs à avoir voté une loi sur les minorités) membres.
Il est donc normal que le parlement, élu aussi, prenne position. Le souverainisme, si il est une réalité électorale, se doit aussi d’être (vous l’avez d’ailleurs fait hier, ce qui est bien) débattu et pour ma part combattu. C’est plutôt normal: je suis pour ma part pour une République Européenne Sociale, dans lequel l’Europe serait un Etat fédéral et la France un Etat fédéré.
Mais même si je n’étais pas fédéraliste, il est bien logique qu’un problème de dimension continentale soit aussi débattu au niveau européen.