C’est une sacré bataille que s’apprêtent à se livrer les maires, les départements et les régions face à l’Etat central. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, le gouvernement, incapable de faire gagner dans les urnes ses affiliés, enlève du pouvoir aux élus les plus près des citoyens pour tout décider à Paris. Remarquez, on en est pas ) coup d’essai, Raffarin avait ouvert la voie.
J’en ai eu une illustration ce matin: alors que de petits commerçants de Lyon 7e se plaignaient, en pleine crise, de l’installation d’une enseigne discount à proximité, je n’ai put que répondre que la loi de modernisation sociale du gouvernement dispensait désormais la plupart du temps (jusqu’à un certain périmètre) ce type de surface d’autorisation municipale…vive la démocratie locale où tout est décidé dans la capitale par des gens pas élus et surtout bien loin du terrain….grrr
Plus général encore, c’est la suppression de la taxe professionnelle ( voir par ailleurs le billet d’Hypos), touchée par les collectivités locales. Il est curieux que le gouvernement, auteur de près d’une trentaine d’impôts nouveaux, ne supprimer des prélèvements que dans deux cas, la plupart du temps: pour les plus riches et quand c’est pas lui qui touche le revenu. Je ne sais pas vous mais quand moi j’invite au restaurant, c’est moi qui paye. Sarkozy,lui , quand il réduit les impôts, c’est pas ceux de l’Etat.
Loin d’être un truc technique, ces histoires pourraient signifier une chose très grave: il deviendra moins intéressant d’implanter des entreprises et des commerces dans une commune. Il y aura juste des logements puisque la taxe d’habitation existera encore…bonjour les cités dortoir, bonjour le prix du mètre carré qui va augmenter pour les commerçants et les entreprises. Certains vont y perdre leur lieu de villégiature. Merci Sarko! Autre aspect, les villes devront quémander l’argent de l’Etat pour vivre. Bonjour les pressions politiques et gare aux villes qui voteraient pas à droite. Remarquez, même les maires ump ou nouveau centre ont peur et n’ont pas envie d’être réduits à être de simple bureaux d’enregistrement. Ils ont raison d’en avoir peur, ça risque de plus servir à rien de voter aux municipales si tout est décidé à Paris et plus précisément à Bercy.
Même chose concernent le département. J’étais hier au congrès de l’assemblée des départements de France. Le gouvernement veut remplacer le conseiller général et le conseiller général par un bidule hybride qui correspond à rien: le conseiller territorial. Mieux payé, il aura surtout à couvrir un territoire plus vaste…bref il n’y aura que les professionnels de la politique qui pourront s’y présenter. Et puis, les rmistes, les mères de familles en difficulté, les responsables de colléges n’auront plus qu’un interlocuteur très lointain. Enfin, prévue en théorie pour limiter le nombre d’élus, la réforme aura dans certains départements comme conséquence au contraire d’en augmenter le nombre.En Midi-Pyrénée il y a aura 111% d’élus en plus avec le nouveau systéme...il est bizarre ce Sarko. C’est ce que pensent une bonne partie des conseillers généraux, de gauche comme de droite.