Mon édito de mercredi soir sur l’antenne de RCF Lyon portait cette fois sur le thème « Internet est-il un ayant droit de l’homme? »
Entre mémoire du web, obligation auto imposée ou réelle, internet et le web en particulier est-il une emprise ou une libération? Ou plutôt des choix à faire ?
Podcast à écouter ci-dessous.
Rentré hier soir. Ordinateur avant la lecture, avant le sommeil avant…ah zut l’insomnie.
Un passage sur un forum ou sur twitter, je ne sais plus, un internaute, que je vois passer par ci par là sur les espaces de débats numérique, un type pas toujours dénué de pertinence qui sort « ah mais inutile de voter pour d’autres contre le FN, les fascistes sont déjà au pouvoir ».
Derrière les mots durs, la posture forte, l’impression qu’on se donne d’être dans la contestation radicale, quelle réalité? Cette affirmation est d’ailleurs antinomique: Est-on VRAIMENT dans un Etat fasciste quand on la possibilité libre et entière (sous la gauche comme sous la droite) de déclarer librement à tout un chacun qu’on est dans un Etat fasciste? Et puis si nous sommes dans un Etat fasciste, alors comment on qualifie le régime de Mussolini ou celui de Pinochet? Et n’est-ce pas aussi faire un joli cadeau au FN que de le banaliser ainsi?
Au bout d’un moment il faut aussi redonner leur sens aux mots. J’ai commencé à écrire ce billet nocturnement.
Tenez un autre mot: raciste. Ce matin, tôt, après l’insomnie, et du coup j’ai fini ce billet à l’aube naissante. La nouvelle sur un site d’informations qui en produit peu et en copie beaucoup: une journaliste de Elle dans une soirée privée, s’est déguisée en Beyoncé Knowles (on me dit en commentaire en Solange Knowles, décidèment ce déguisement était raté). Blanche de peau, elle a mis de la couleur sur sa peau. Cela fait un petit scandale outre-atlantique cette blanche grimée qui ne pensait pas forcément mal faire et se faire traiter de racisme en se déguisant en son idole.
En France la chose a laissé assez indifférent sauf sur les réseaux sociaux où la demoiselle a été accusée par certains de n’être, à travers son hommage vestimentaire de soirée à son idole musicale, que l’expression de la discrimination et de la satire des dominés.
On ne voit pas bien en quoi la talentueuse et pleine de succès Beyoncé serait dominée…mais ok si il y a des gens qui seraient quelque peu choqués ou offensés, loin de moi l’idée de leur denier quoi que ce soit. Je ne vais pas nier d’autorité l’indignation d’autrui, même quand elle peut paraitre aller loin. Mais puis-je discuter?
Juste que lorsque je lis par ailleurs qu’on essentialise l’avis sur la question, qu’il faudrait forcément être être black (pour avoir le droit de dire si c’est important ou pas (l’affirmation étant d’ailleurs souvent faite par des « blancs ») ou être blanc pour parler de blancs, homo pour parler d’homos, cela me choque.Au passage quitte à parler de bêtise, j’ai aussi lu d’autres, parfois les mêmes, affirmer qu’il faut être musulman pour juger du dérapage de la musique de promotion du film La Marche.
Mais si la seule posture admise, quand on est pas nés précisément du genre, de l’origine, de la couleur, de la religion d’un débat, c’est de soutenir la position de ceux qui seraient nés dans les clous, on arrive à plusieurs soucis
-En premier lieu de s’enfermer dans une case: ainsi pour ma part je ne devrais plus parler que de blancs trentenaires masculins, sociaux-démocrates et protestants de Lyon, les blacks eux ayant le droit de commenter les histoires de blacks et de blanches déguisées en blacks. En voulant éviter que la parole de certains soit confisquée,; en voulant à juste titre dénoncer les schémas de dominations sous-jacents , on s’enferme chacun dans sa case, on ethnicise l’espace public.
-En second lieu d’ailleurs cette ethnicisation a-t-elle un sens ? Il y a-t-il un avis de tous les blancs unanime sur tous les sujets? Et des noirs? Et des jaunes? Et des..etc Et si ce n’est pas le cas, et puisque d’ailleurs ce n’est pas le cas; on fait comment?
Si par exemple en tant qu’homme je ne puis m’exprimer sur le féminisme parce qu’homme, il faudrait que je soie d’accord avec quelle féministe dans le riche débat? Et c’est quoi un avis de black ou un avis de blanc? Et, en poussant certes la logique, il ne faudrait donc pas se sentir concerné ni s’exprimer quand des Philippins souffrent quand on est pas Philippin? Où est l’universel là-dedans ?
Qu’il faille dénoncer les logiques de domination, qu’il faille essayer d’éviter que les dominants parlent en lieu et place des dominés ok. Mais le faire à travers justification des polémiques plus ou moins inspirées comme, outre la journaliste déguisée mentionnée plus haut, le fait de traiter Kathy Perry de raciste car elle se serait habillée en kimono cela m’inquiète, surtout quand on sait que par ailleurs les discriminations sont une réalité, peut-être moins glamour à débattre que Kathy Perry ou Beyoncé.
Décidément à force de vouloir, en partant d’une bonne intention, la lutte contre les dominations, en ayant par ailleurs peur d’une substitution de la prise de parole, on arrive au résultat inverse à celui recherché, on banalise dans le premier cas cité quelque part le fascisme comme une chose anodine et dans le second cas évoqué divise les populations en fonction de leur origine.
A force d’évoquer les démons à tort et à travers, ils finissent par arriver sur le pentagramme…
Isabelle Surply est l’une des têtes de liste du Front National à Lyon, dont la plupart sont sortis de terre juste avant les élections. Du coup c’est sans doute par manque de temps pour faire un programme que l’on a droit à des « propositions » de ce niveau pour notre ville…
Les comités de soutien sont un élément important dans une campagne électorale locale. Ils visent à fédérer des énergies diverses, des gens de différents horizons, qui ne font pas toujours les mêmes choix de politique nationale mais qui ont décidé, sans s’engager dans un parti, de soutenir une démarche pour leur ville et leur quartier.
Nombreux sont ceux qui ont rejoint le comité de soutien de Gérard Collomb, qui ne sont membres d’aucune écurie, ont des avis différents sur la ma et qui ont par là l’envie de soutenir une envie de rassembler dans l’efficacité économique et la solidarité pour Lyon. En faisant moi-même signer le comité de soutien à des gens de tous horizons, j’ai senti cette envie. Et vu des gens très divers nous rejoindre dans nos envies pour Lyon. Leur liste devrait être dévoilée vendredi lors d’une grande soirée à laquelle chaque soutien est invité
Le directeur de l’un des candidats de droite, Michel Havard, ce matin dans Metro s’est senti obligé de railler cette démarche des lyonnais, qu’il soient commerçants, employés, entrepreneurs, artistes,salariés, jeunes, anciens, petits, de gauche, du centre, de droite et d’ailleurs. C’est son droit. C’est par contre moins intelligent de mentir dans le même article en prétendant que de son côté son candidat ne ferait aucun comité pour rassembler des lyonnais.
Il suffit en effet d’une recherche sur internet pour voir qu’un comité de soutien avait été ouvert il y a quelques mois lors de la primaire UMP. Et fermé il y a peu. C’est pas beau de mentir.Mais le web a de la mémoire.
mise à jour: après avoir expliqué à demi-mot que la suppression du comité de soutien était un changement d’avis, le directeur de campagne a changé de ligne de défense en sortant une nouvelle explication: le comité de soutien aurait été uniquement pour les primaires UMP. Outre ce surprenant changement de défense subit, on peut évoquer l’incohérence d’avoir un comité de soutien pendant les primaires réservé aux encartés UMP mais pas pour l’extérieur pour les municipales. Et rappeler que ce comité, supprimé il y a peu et a été animé après les primaires. Le cache google de fin septembre, soit plus d’un trimestre après les primaires en question ,en témoigne. Certains ont décidément du mal avec le numérique.
Le Nouvel Observateur m’a consacré un article ou plutôt à consacré un article à ma dyspraxie. J’avais déjà parlé de ce trouble sur ce présent blog il y a quelques années et qui compte aussi quelques figures connues.
Mais un trouble qui complique mon existence, notamment au niveau concentration même si il ne m’empêche pas de la vivre pleinement et de mener mes activités. Un trouble au sujet duquel le Nouvel Obs m’a contacté pour avoir mon témoignage.
Vous pouvez le lire en cliquant sur ‘moi Romain Blachier, élu, cadre et dyspraxique‘
J’ai bien sûr hier apporté mon vote à la liste proposée socialistes du 7e pour les municipales à venir des 23 et 30 mars prochain pour lesquelles les adhérents du PS de mon arrondissement votaient hier, tout comme les autres militants lyonnais le faisaient dans les leurs.
Mais, puisqu’on se prononçait aussi sur le sujet, j’ai par contre voté contre la liste proposée pour les européennes à venir. Les raisons en sont multiples: tout d’abord le débat européen aura été particulièrement absent.
Dans le cadre d’une expérience inspirée d’une discussion avec Europeansnow, je m’étais, sans nullement chercher à être sur la liste, porté parmi les nombreux candidats à la candidature. Histoire de voir le fonctionnement de l’intérieur sans bruit sans tenter quoi que ce soit. Je ne me faisais aucune illusion au vu du verrouillage. Peut-être défendre une ou deux convictions fédéralistes au passage. Fol espoir. D’intérieur il n’y a rien eu.Je n’ai pas eu de nouvelles depuis ni de questions de débat. Pas grave mais cela a confirmé ce que nous voulions tester: un système en vase clos, sans idées, sans débat.
Et ce système fermé joue un peu partout sur les listes socialistes: dans l’Ouest, c’est Béatrice Patrie, qui aura été successivement élue de trois partis différents (dont outre le PS, un, le MRC, franchement souverainiste et un autre le PRG franchement fédéraliste) depuis 1999 qui est imposée pour le PRG aux socialistes, provoquant la bronca. Pendant ce temps des députés qui ont fait le job ne sont pas reconduits.
En Ile-de-France, Harlem Désir, qui aurait surement pu inciter l’ensemble des socialistes à voter contre les listes si il avait mis sa démission en balance en cas de vote négatif.
Et chez moi dans le sud-est, c’est Vincent Peillon, déjà parachuté après des accords d’appareils d’un congrès de Reims vieux d’il y a cinq ans qui se présente de nouveau, après avoir été remarquablement absent des débats européens puis démissionnaire. La fois précédente cette manœuvre m’avait déjà agacé.
Je n’ai pas fait campagne, pas même essayé de convaincre quelqu’un de faire le même choix que moi. J’ai voté pour l »Europe politique face à la technocratie. J’ai voté contre.
Mon édito d’hier sur l’antenne de la radio RCF portait sur « Numérique, les jeunes sont-ils toujours en pointe ? »
Très souvent le numérique est vu comme le terrain de jeu des plus jeunes. Outre qu’il est difficile de définir ce qu’est « être jeune », la réalité est bien plus complexe.
Les jeunes sont-ils plus connectés que les autres? Innovent-ils plus que les autres tranches d’âge? Et par ailleurs la situation est-elle la même en Corée du Sud et au Timor Oriental ?
Posdcast de mon édito ci-dessous.
Dans mon édito paru hier sur Lyon Mag, je propose la création d’un conseil métropolitain lyonnais du numérique par les acteurs locaux. L’idée, qui vise à fédérer les énergies innovantes, est bien sûr ouverte à la réflexion collective dans ses contours. Certains m’ont déjà, hier et ce début de matin, fait parvenir suggestions et observations.