Bref pas grande nouveauté dans cette élection en Italie quelque part.
Oui ok il y a Bepe Grillo et ses candidats désormais élus dont on ne sait rien ou si peu puisqu’ils n’ont pas vraiment eu le droit de parler à la presse. Tout juste sais-t-on qu’ils n’avaient pas le droit d’avoir un casier judiciaire ni d’avoir une carte dans un parti politique. Seule exception ils avaient le droit d’être membres du mouvement d’extrême-droite formé autour du centre casapound. Pour le reste chacun verra midi à sa porte chez Grillo entre la semaine de vingt heures de travail et la sortie de l’euro. Gageons que nombreux seront les individus et mouvements en Europe à vouloir récupérer cette vague pour leur analyse politique.
Mais Grillo fait partie d’un mouvement qui se manifeste sous différentes formes dans la vie politique italienne chez un électorat parfois tenté par le simple dans un pays complexe politiquement, ces votants qui portent parfois leur voix sur la ligue du nord, Berlusconi, les communistes, les radicaux de chez Pannella…la crise et le consensus qui fut un temps autour de Monti n’ont fait que gonfler le phénomène. Lorsque Berlusconi installe de jolies filles issues des médias sur ses listes, il ne fait pas que récompenser un bunga bunga: il a compris aussi la nécessité de la société du spectaculaire et du simple.
Mais neuf quand même ce rôle à ce point central du blog (Grillo, même si il était connu avant, s’est lancé en politique via ce biais) et de la stratégie numérique en général.
Oui ok il y a le score élevé de Berlusconi. Un Berlusconi bouffé par les scandales et possédant un bilan catastrophique. Mais l’Italie est un pays de droite, où les conservateurs sous toutes leurs formes gagnent la plupart du temps. Surprenant bloc de droite d’ailleurs où cohabitent des fascistes alternatifs de la destra et de frattelli d’Italia (ce qui ne les empêche pas de se réclamer eux aussi du centre-droit!) des régionalistes et des libéraux pur jus. Et moins surprenant la fidélité de leurs électeurs.
Et puis le parti démocrate. Depuis la recomposition du paysage italien, que de chemin! Bersani était, comme de nombreux cadres de son parti, membre du parti communiste Italien, qui fut un géant. La chute du mur mais aussi et surtout l’absence d’une force politique de gauche réformiste ont amené à la création des démocrates de gauche, un mouvement de type socialiste puis à une fusion-transformation avec des centristes qui en a fait un mouvement à la fois du centre et à la fois de gauche, entraînant la création d’un regroupement de petits partis à sa gauche: socialisme et liberté. Quand aux différents mouvements communistes, comme le fut un temps le puissant refondation communiste, il ne sont plus représentés à l’asemblée ni au sénat.
L’unita, le journal fondé par Gramsci, est passé en peu de temps du communisme militant au centre progressiste…parfois avec les mêmes plumes.Ce qui a aussi pour effet de le mettre en concurrence directe avec des titres comme La Reppublica.
Bref la gauche italienne s’est déportée un peu au centre.Cela à mes yeux n’annule en rien la qualité de ses analyses mais contribue peut-être à radicaliser la droite par volonté de cliver.
Et alors qu’il lui était promis tous les succès par cette nouvelle position, le PD a du mal à prendre le pouvoir autrement que dans des coalitions improbables, à cause d’un système électoral invraisemblable. La faute comme le dit le Maire de Florence âgé de 37 ans, issu de ce parti, à une éternelle vieille garde ? Je n’en sais rien.
Alors la faute a une ligne dépourvue de propositions claires au contraire de Grillo et d’une coalition moins unie que la droite ? A voir. Je me réjouis du score qui sonne le retour de la gauche à l’assemblée. Moins de la situation dans laquelle elle se trouve une nouvelle fois pour gouverner. L’Italie est une terre marquée à droite je vous disais.
Mais, j’ai vaguement évoqué le système électoral, c’est un systématique incroyablement complexe qui pourri la politique italienne. Entraînant des clivages invraisemblables et des myriades de formations rendant difficile la compréhension des électeurs. Provoquant par sa paralysie le désenchantement des électeurs.
On le voit encore aujourd’hui . Rien de nouveau en Italie.