Nouvelle livraison de mon invité Stéphane Nivet
Encore abasourdi par cette terrible nouvelle selon laquelle Carla Bruni est autant de gauche que bonne actrice, je m’apprête donc à revenir sur une semaine roborative.
Dimanche 30 janvier. L’état de santé de Jacques Chirac pose question, notamment avant sa comparution pas franchement immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris. De démentis en dénégations, « du lit au fauteuil et puis du lit au lit », les proches de Chirac jouent au Docteur Gubler. Tout va très bien Madame la Marquise. Il faut dire qu’après 55 ans de mariage avec Bernadette Chodron de Courcelles, on ne comprend pas comment Chirac n’a pas compris plus tôt les avantages que pouvaient procurer d’opportuns trous de mémoire, permettant de glisser un très commode « Bonjour Madame, enchanté » à la vue de la grande prêtresse des pièces jaunes. Et on se plaît à rêver des confusions qui pourraient naître de sa prochaine visite au salon de l’agriculture et de la ménagerie imaginaire qui se dressera devant lui au moment où il croisera Nadine Morano ou Christine Boutin au sortir de la présentation des fleurons de l’élevage charolais ou de l’aviculture bressane.
Lundi 31 janvier. Une nouvelle qui, comme dirait Chirac, m’en touche une sans bouger l’autre. Carla Bruni déclare ne plus être vraiment de gauche. Ca tombe bien, la gauche n’est pas vraiment Carla non plus.
Mardi 1er février. Alors que j’étais taraudé comme chaque matin par l’atroce dilemme qui m’étreint sur la question de savoir si je me lève avant ou après les dix minutes de Pascale Clark sur France Inter, une douce voix est venue m’inviter à la procrastination. Cette douce voix, cristalline et sensuelle, qui ferait passer Jeanne Moreau pour un petit chanteur à la Croix de Bois, était celle de la suave Isabelle Balkany, conseillère générale en zone urbaine sensible socialement dévastée par la crise, au point que les milliardaires n’osent plus sortir le soir au motif qu’on aurait vu des millionnaires rôder. D’aucuns s’étonneront que France Inter donne ainsi la parole à une conseillère générale en campagne, fut-elle l’amie de Notre Suprême de Volailles, en conséquence de quoi il serait logique, au nom de l’équilibre de la campagne, de recevoir avant le scrutin de mars tous les candidats dudit canton. Voilà qui nous promet de grands moments de défense du prolétariat. De son entretien avec Pascale Clark, on retiendra essentiellement que Patrick Devedjian ne partira pas en vacances avec les Balkany cet été, que Jean Sarkozy a l’étoffe d’un grand président de groupe UMP de conseil général malgré un parcours universitaire erratique qui justifie à lui seul le plan de lutte contre l’échec « Réussite en licence » de Valérie Pécresse.
Mercredi 2 février. Michèle Alliot-Marie en plein Jet Schlag. Alors que notre Ministre des Affaires Etrangères se remettait à peine d’avoir proposé le savoir-faire de nos forces de police à un dictateur qui commençait à sentir le vent du boulet, le Canard Enchaîné nous apprend que, flanqué de son secrétaire d’Etat de mari, MAM a passé ses vacances de Nöel en Tunisie, les cendres du premier immolé encore tièdes, le tout en voyageant à bord d’un avion prêté par un certain Aziz Miled. On en voit pas en effet de raisons de réclamer la démission de la ministre, tout dans cette affaire confirmant que MAM a su ne pas faire d’ingérence dans les affaires tunisiennes et même qu’elle a su prendre de la hauteur, au besoin avec l’aide de l’avion d’un Ben Ami. Alain Joyandet lui souhaite, me dit-on, une bonne année.
A la semaine prochaine.
Stéphane Nivet