Soyons honnêtes, tous les partis politiques connaissent des tensions internes. Ainsi en est-il de la droite, de la gauche et du centre. Ainsi en est-il de l’UMP de la 3e circonscription du Rhone, qui recoupe le nord du 7e arrondissement et une partie du 8e et du 3e de Lyon actuellement dirigé par le vice-président du Conseil Général du Rhône, Lionel Lassagne.
J’aurais d’ailleurs pu appeller aussi le billet réglements de comptes chez El Lassagno si j’étais taquin ce qui n’est pas dans ma nature. Il est en tout cas périlleux d’être en dissenssions internes quelques mois avant une cantonale décisive face au Maire du 3e Thierry Philip.
Comme je l’expliquais dans un billet précédent, la structure de base du parti de Nicolas Sarkozy, est, tout, comme dans l’ex-RPR, la circonscription législative.
Les militants pouvaient voter du 21 au 30 octobre pour désigner leur responsable local et le bureau pour l’aider (comité de circonscription). Ils élisaient également pour les délégués de leur coin au conseil national de l’UMP. Petite novation démocratique cette année, il ne fallait pas attendre plusieurs jours avant d’avoir les résultats officiels façon élections Birmane. Les résultats (non détaillés) ont même été publiés sur le site de la fédération alors que comble du comble, j’avais du annoncer les résultats moi-même il y a deux ans !
La 3e circonscription où j’habite a pour député le socialiste Jean-Louis Touraine, qui a détrôné le chiraquien Jean-Michel Dubernard et dont la suppléante, Laure Dagorne, dirigeait la circonscription UMP jusqu’à il y a deux ans. Depuis la section locale est dirigée par Lionel Lassagne, qui s’est emparé des manettes du coin après une haute lutte avec la sortante. Un travail de conquête de haut vol effectué avec brio . Mais depuis les rancoeurs restent.
Cette année, sans surprise, le sortant a retrouvé son poste en battant largement les deux adversaires qui lui étaient opposés. Mais, comme cela arrive dans les partis, une polémique subsiste sur des instructions et des moyens qui auraient été utilisés par le délégué pour faire battre certains candidats à des responsabilités. Des recours ont donc été déposés auprès de la fédération. Romain Burgat par exemple, responsable des jeunes actifs de l’UMP du Rhône s’inquiéte du nombre importants de procurations et de la maniére dont elles ont été produites et surtout s’agace de consignes de votes qui auraient été données en sous-main. Son recours a peu de chances d’aboutir toutefois. En matière réglements de comptes internes, les jeunes actifs de l’UMP du Rhône (qui ont une question en attente de réponse) ont été dézingués à tour de bras . Il est vrai que Marvin Mompoint, l’un des adversaires de Lassagne dans le vote, est issu de leur rang…
D’autres résultats montrent qu’il existe aussi des fractures supplémentaires au sein de la circonscription: Laure Dagorne, ex-patronne de la circonscription et conseillére du 7e arrondissement, a été élue d’extrême justesse, un poil devant Henry Kouzoupis, au bureau local et a été battue comme candidate au conseil national. Lionel Lassagne a la mémoire longue…
Autre battu surprenant, Stéphane Guilland, pourtant brillament plébiscité candidat aux cantonales par les adhérents (voir sa chronique de campagne sur l’excellent Politip de mon copain Yann Compan et de son équipe) n’a pas pu intégrer le bureau local de son parti. Certains lui font payer sans doute d’avoir été été désigné par les militants de son canton contre l’avis de la secrétaire d’Etat Nora Berra. D’autres assez jeunes militants du 8e pourraient également lui savonner la planche pour ne pas qu’il prenne trop de place. Et puis Lionel Lassagne ne souhaite certainement pas non plus que l’ont lui fasse de l’ombre.
On ne plaisante pas avec El Lassagno, quitte à ne pas rassembler le parti quelques mois avant des cantonales décisives…