Ca y est, voici donc la liste des nouveaux ministres en lien. Voilà ce que tout cela m’inspire en vrac sur la refonte du gouvernement, qui en définitive a été plus de bruit médiatique que de fond:
-Un départ de tous les centristes majeurs du gouvernement et une sorte de reconstruction du RPR. Rupture dealée pour avoir un pôle centriste de la majorité présidentielle apte à donner de l’élan et à constituer une réserve pour un second tour de la présidentielle ou non ? La deuxiéme hypothése parait probable tant Sarkozy semble souhaiter avoir un bloc autour de lui. Exit donc le centre-droit et bonjour un gouvernement resseré autour des fidéles, à l’exemple d’un Lefebvre qui a souvent donné une image caricaturale du Sarkozysme. Ce n’est pas faire injure au divers-centre Michel Mercier, nommé garde des Sceaux, que de dire qu’il doit davantage sa nouvelle position à un rôle de cache-sexe pour compenser ces départs qu’à son travail plus que discret en tant que secrétaire d’Etat. Un pôle de centre-droit va-t-il se dessiner entre Parti Radical (statutairement composante de l’UMP), les différentes chappelles du centre-droit (Alliance Centriste, Nouveau Centre…) et les amis de Bockel ? Il est trop tôt pour voir. Ah et reste aussi Maurice Leroy… Juppé, Alliot-Marie, Fillon et puis une louche de plus de Villepinistes: The RPR is back.
-Dans la même logique de bloc, Morano et Bachelot donnés sortantes, ont sauvé leur tête. La première toujours sans doute dans cette logique de rassembler tous les fidéles, l’autres sans nul doute grâce à François Fillon.
-Un échec de l’ouverture à gauche: A l’exception de Eric Besson, qui trouve un porte-feuille dans ses centres d’intérèts et compétences, l’Industrie ( il est toutefois cocasse que le ministre le plus villipendé sur le web soit en autres en charge des Nouvelles Technologies), tout le monde part. Et Claude Allégre n’aura donc jamais été Ministre sous Sarkozy. Kouchner part en ayant tout perdu: crédibilité morale, ligne politique etc… Bockel, que j’aurais donné restant est aussi nu: Son parti la Gauche Moderne n’a jamais percé, il a dû, suite à ses accords avec la majorité présidentielle, laisser sa Mairie de Mulhouse à l’UMP et n’a pas d’espace ni idéologique ni politique. Sans doute tentera-t-il de de faire bloc avec Borloo tel qu’il avait commencé à l’imaginer avant son départ involontaire. Amara sort aussi affaiblie et ayant épuisé son crédit. C’est la fin de la stratégie de Nicolas Sarkozy d’avoir une droite, un centre et une gauche colorées majorité présidenteille.
-Une montée des lyonnais: Pourtant réguliérement épinglés pour leur manque d’envergure dans leurs fonctions, ils prennent tous deux du galons. Mercier, je l’ai dit pour les centristes, Berra, pour, disent les mauvaises langues, garder un peu de diversité, d’autres à la lentille plus locale, pour créer un candidat plus crédible afin de représenter la droite à Lyon. Qui sait ?
-Un président assez affaibli face à son premier ministre et qui va devoir faire avec un Copé très organisé et qui contrôlera bientôt l’UMP
-Et puis: Laurent Wauquiez sera sans doute un plus fervent europèen que l’épouvantable Lellouche, la nomination de Mariani montre une volonté de donner des gages aux plus durs de la majorité présidentielle (Assez logique: le courant UMP la droite populaire dont il est un pilier ne disposait d’aucun ministre) Kosciusko-Morizet continue son impressionnant parcours mais n’aura pas un pilier stratégique dans son poste à l’écologie: la question energétique, Le Maire est décidément insubmersible, Lefebvre rentre au gouvernement à un poste qui m’est cher, le Commerce, qui va lui demander un doigté qui lui manque pour l’instant, Woerth part, Rama Yade va avoir du mal à rebondir, Estrosi a été viré sans que cela émeuve mais sans qu’on comprenne la raison de son éviction, Montchamp est une prise difficile à avaler pour Villepin, Frédéric Mitterrand est logiquement gardé, étant sans doute le meilleur connaisseur du monde culturel disponible à droite.