Lettre ouverte à M.Dessaut, Adjoint à la Culture de Chalon-sur-Saône

Monsieur Dessaut,

Cher Collègue,

Je me suis rendu dans votre ville ces derniers jours, comme je le fais chaque année pour le festival Chalon dans la rue. Il se trouve que j’ai un lien particulier avec votre ville, puisque bien que lyonnais, j’y ai vécu deux ans et que j’y ai passé mon baccalauréat. Que j’y ai un florilège de souvenirs qui s’enrichissent chaque année des jours de votre festival.

Tout comme vous Adjoint à la Culture de ma commune, j’apprécie à la fois Chalon dans la rue et le cadre dans lequel il se déroule.

Cette année j’ai emmené (ou alors ai-je été emmené, cette question de qui emmène qui est toujours un débat dans l’existence ) un certain nombre de créateurs et de chercheurs du septième arrondissement lyonnais avec moi, comme je le fais depuis que Madame La Maire m’a confié la charge de nos affaires culturelles.

Nous avons , avec ces créateurs et ces chercheurs, fait travailler restaurateurs, logeurs, marchands d’eaux et brasseries. Nous avons encore admiré la cathédrale. Mangé pour la première fois sur l’ile Saint-Laurent. Dansé au village du Cirque Electrique. Nous avons aussi en fait beaucoup travaillé, créé des connexions, monté des projets. Ce festival, c’est aussi un événement important pour ce secteur professionnel et économique que sont aussi les arts de la rue.

Nous avons bien sûr réfléchi, rêvé devant les spectacles. Nous nous sommes coordonnés, disputés, amusés, angoissés, bien entendus entre nous, projetés dans le futur, rappelé le passé etc..

Bref nous avons vécu Chalon. A la fois comme festivaliers et humains. A la fois comme acteurs culturels.

Avec environ 200 000 spectateurs, cet évènement est une vitrine pour vous Chalonnais, autant un moment de vie intense qu’une opportunité économique et culturelle.

Pourtant un malaise subsiste : depuis que vous êtes arrivés à la Mairie en 2014, j’ai l’impression que vous n’aimez pas Chalon dans la rue. Certes il est normal que le Maire de Chalon-sur-Saône, comme l’a dit Pedro Garcia, directeur du festival et de l’Abattoir, se défende lorsqu’il est insulté, ainsi que ses administrés, par deux participants.

Mais pourquoi supprimer l’inauguration du festival ? Pour économiser un vin d’honneur comme le dit la Mairie? Mais nul besoin d’argent pour lancer un festival. Un mot du Maire ou de son Adjoint ça ne coûte rien. Et c’est symboliquement important.

Et pourquoi, alors que les artistes ont alors décidé de prendre en main l’inauguration par eux-même puisque la Mairie s’y refusait, votre Municipalité a-t-elle cru bon de s’en émouvoir ? Il est vrai que les propos n’ont pas été toujours tendre avec vous mais quoi de plus logique puisque rarissimes sont les villes qui refusent la moindre cérémonie d’ouverture, même gratuite pour les contribuables, à leurs événements culturels.

Quand aux baisses que vous avez effectué en matière de dotation du festival, enlevant plus du quart de ce qui était donné auparavant, il se situe certes dans un contexte de difficulté budgétaire globale et de baisse des dotations de l’Etat. Et certes vous restez un financeur important des arts de la rue. Mais vous m’avouerez qu’il est tout de même singulièrement fort cet effort demandé à l’événement comparé aux coupes que vous pratiquez par ailleurs. D’autant que vous ne l’avez accompagné d’aucune tentative sérieuse  de travail avec des mécènes pour compenser.  Ceci alors que pourtant votre Maire a participé à un atelier sur le sujet du mécénat ces derniers jours. Je n’ose imaginer ce qui se passerait à Lyon pour la création  si nous faisions aussi brutalement. En faisant cela, vous risquez de mettre en péril l’événement-vitrine de votre commune qui s’est pourtant engagée dans un contrat triennal avec le Ministère de la Culture sur le sujet. Ceci alors que, même si, n’étant pas chalonnais je n’ai pas à juger, vous multipliez les dépenses en commémorations napoléoniennes aussi diverses que coûteuses.

J’espère une chose Monsieur l’Adjoint, Cher Collègue: que je puisse revenir l’année prochaine à Chalon dans la rue 2016, que des rapports s’apaisent.  Pour le plus grand bénéfice culturel de deux centaines de milliers de personnes. Pour le plus grand avantage de votre ville. Alors qu’on apprend pourtant ce jour que vous pourriez être l’Adjoint à la Culture qui restera le fossoyeur du festival.

Veuillez agréer mes cordiales salutations.

Romain Blachier

Adjoint à la Culture, aux Evenements et au Numérique de Lyon 7e

Conseiller Métropolitain

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Lettre ouverte à M.Dessaut, Adjoint à la Culture de Chalon-sur-Saône

Monsieur Dessaut,

Cher Collègue,

Je me suis rendu dans votre ville ces derniers jours, comme je le fais chaque année pour le festival Chalon dans la rue. Il se trouve que j’ai un lien particulier avec votre ville, puisque bien que lyonnais, j’y ai vécu deux ans et que j’y ai passé mon baccalauréat. Que j’y ai un florilège de souvenirs qui s’enrichissent chaque année des jours de votre festival.

Tout comme vous Adjoint à la Culture de ma commune, j’apprécie à la fois Chalon dans la rue et le cadre dans lequel il se déroule.

Cette année j’ai emmené (ou alors ai-je été emmené, cette question de qui emmène qui est toujours un débat dans l’existence ) un certain nombre de créateurs et de chercheurs du septième arrondissement lyonnais avec moi, comme je le fais depuis que Madame La Maire m’a confié la charge de nos affaires culturelles.

Nous avons , avec ces créateurs et ces chercheurs, fait travailler restaurateurs, logeurs, marchands d’eaux et brasseries. Nous avons encore admiré la cathédrale. Mangé pour la première fois sur l’ile Saint-Laurent. Dansé au village du Cirque Electrique. Nous avons aussi en fait beaucoup travaillé, créé des connexions, monté des projets. Ce festival, c’est aussi un événement important pour ce secteur professionnel et économique que sont aussi les arts de la rue.

Nous avons bien sûr réfléchi, rêvé devant les spectacles. Nous nous sommes coordonnés, disputés, amusés, angoissés, bien entendus entre nous, projetés dans le futur, rappelé le passé etc..

Bref nous avons vécu Chalon. A la fois comme festivaliers et humains. A la fois comme acteurs culturels.

Avec environ 200 000 spectateurs, cet évènement est une vitrine pour vous Chalonnais, autant un moment de vie intense qu’une opportunité économique et culturelle.

Pourtant un malaise subsiste : depuis que vous êtes arrivés à la Mairie en 2014, j’ai l’impression que vous n’aimez pas Chalon dans la rue. Certes il est normal que le Maire de Chalon-sur-Saône, comme l’a dit Pedro Garcia, directeur du festival et de l’Abattoir, se défende lorsqu’il est insulté, ainsi que ses administrés, par deux participants.

Mais pourquoi supprimer l’inauguration du festival ? Pour économiser un vin d’honneur comme le dit la Mairie? Mais nul besoin d’argent pour lancer un festival. Un mot du Maire ou de son Adjoint ça ne coûte rien. Et c’est symboliquement important.

Et pourquoi, alors que les artistes ont alors décidé de prendre en main l’inauguration par eux-même puisque la Mairie s’y refusait, votre Municipalité a-t-elle cru bon de s’en émouvoir ? Il est vrai que les propos n’ont pas été toujours tendre avec vous mais quoi de plus logique puisque rarissimes sont les villes qui refusent la moindre cérémonie d’ouverture, même gratuite pour les contribuables, à leurs événements culturels.

Quand aux baisses que vous avez effectué en matière de dotation du festival, enlevant plus du quart de ce qui était donné auparavant, il se situe certes dans un contexte de difficulté budgétaire globale et de baisse des dotations de l’Etat. Et certes vous restez un financeur important des arts de la rue. Mais vous m’avouerez qu’il est tout de même singulièrement fort cet effort demandé à l’événement comparé aux coupes que vous pratiquez par ailleurs. D’autant que vous ne l’avez accompagné d’aucune tentative sérieuse  de travail avec des mécènes pour compenser.  Ceci alors que pourtant votre Maire a participé à un atelier sur le sujet du mécénat ces derniers jours. Je n’ose imaginer ce qui se passerait à Lyon pour la création  si nous faisions aussi brutalement. En faisant cela, vous risquez de mettre en péril l’événement-vitrine de votre commune qui s’est pourtant engagée dans un contrat triennal avec le Ministère de la Culture sur le sujet. Ceci alors que, même si, n’étant pas chalonnais je n’ai pas à juger, vous multipliez les dépenses en commémorations napoléoniennes aussi diverses que coûteuses.

J’espère une chose Monsieur l’Adjoint, Cher Collègue: que je puisse revenir l’année prochaine à Chalon dans la rue 2016, que des rapports s’apaisent.  Pour le plus grand bénéfice culturel de deux centaines de milliers de personnes. Pour le plus grand avantage de votre ville. Alors qu’on apprend pourtant ce jour que vous pourriez être l’Adjoint à la Culture qui restera le fossoyeur du festival.

Veuillez agréer mes cordiales salutations.

Romain Blachier

Adjoint à la Culture, aux Evenements et au Numérique de Lyon 7e

Conseiller Métropolitain

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