Lyonnitude(s): Le marketing Anna Polina ou l'invention des stars du X de Marc Dorcel

Il ne s’agit pas ici de parler de scènes torrides mais de regarder le côté fort bien troussé du marketing X. J’avais déjà parlé du succès énorme de la levée de fond participative du roi du porno français, Marc Dorcel. Il y a encore bien d’autres moyens pour celui-ci de développer sa marque, considérablement connue et devenue, exploit pour une entreprise du secteur, presque mainstream.

Au-delà de la fascination, de l’attirance, de l’énervement ou de la répulsion que l’on peut éprouver pour l’univers du X, il est fascinant de voir que des moyens de communication des plus importants sont mis en œuvre par les grosses boites de production pour attirer un maximum de clientèle. La chose s’est notablement renforcée depuis la sortie partielle du ghetto du X en France à partir de la fin des années 90: Reprises porno de films classiques, segmentation de plus en plus grande de l’offre, récompense des hots d’or…et création ex-nihilo de stars maison.

Il n’y a pas que les Miss France qui se retrouvent en double cette année.

Si vous trainez sur les réseaux sociaux ou passez devant les kiosques à journaux, que vous vous   intéressiez ou pas à l’industrie du X, vous n’avez pas pu y échapper: Anna Polina (en photo à droite)  sera la seconde Dorcel Girl, ceci en même temps que Jade Laroche, contrairement à l’habitude qui ne voulait qu’une seule égérie à la fois au leader du porno français. Ceci dit la situation de double couronne ne devrait pas persister longuement puisque Jade Laroche devrait laisser son statut sous peu après une année qu’un mauvais jeu de mot pourrait qualifier de bien remplie.

Mas euh, de quoi on parle ? Une Dorcel quoi ?

Il s’agit d’une actrice porno,  choisie pour sa plastique soignée, qui signe un contrat d’exclusivité avec la société de production de X Marc Dorcel. Par là même elle devient ambassadrice de la marque auprès des médias, est mise en avant sur les publications et films du groupe etc…

Il s’agit en fait d’une stratégie marketing des plus simples

1-Créer une figure connue: Du fait de la notoriété de la marque, la nomination d’une nouvelle girl est un événement en soit pour le public branché X tout d’abord… mais pas seulement.

Clients du porno ou pas, nombreux sont ceux,qui par effet de curiosité coquine vont aller faire un tour en voyant un lien ou une mention sur le web, histoire de jetter un oeil et de se le rincer. La chose est souvent doublée d’articles dans la presse spécialisée type Hot Vidéo. Il y a une création de notoriété à peu de frais, bénéfique à l’actrice mais surtout à la société de production. Commence également les premières commandes des films déjà tournés par la demoiselle, qui, si elle peut être débutante, a justement déjà souvent au moins une ou deux pellicules à commercialiser. Rappelons justement que Marc Dorcel est en France le plus gros vendeur de vidéo sur internet, tous genres confondus. Par ailleurs des magazine masculins plus « chastes » comme FHM par exemple ne manquent pas de proposer des shootings softs mais fort bien rémunérés à la nouvelle « star ». Yasmine, Mélanie Coste, Priscila Sol etc…sont quelques unes des filles à avoir bénéficié de cette exposition médiatique.

2-Créer un effet de rareté L’actrice, qui a bénéficié de cette promotion, n’est visible que dans des productions Dorcel. Un avantage du coup décisif face à la concurrence puisque dans l’univers mal foutu et abondant du genre, il est difficile pour le néophyte de se repérer. Il va donc à priori plus facilement vers ce dont il a entendu parler. Par ailleurs, quelque puisse être la « densité » de sa participation, son nom sur les jaquettes contribuera aux ventes, même si elle ne fait qu’une brève apparition. Il n’est pas rare qu’une Dorcel Girl soit « saupoudrée » sur de nombreux films à petite dose, n’y faisant qu’une brève apparition.

3-Occuper le terrain des médias Si il est moins fréquent qu’il y a quelques années de trouver des actrices X dans les médias classiques, la création ex-nihilo d’une « star » chargée de la représentation de la marque mâche le travail aux producteurs d’émission de télévision qui savent donc qui inviter, permettant d’une part d’agrandir le marché, d’autre part à Dorcel d’occuper le terrain.