J’ai coutume la plupart des Noël depuis que j’ai ce blog, d’écrire un conte, juste par envie. Celui-ci peut être grave ou humoristique, selon l’appétit et l’humeur du moment. Il peut aussi comme l’année dernière ne pas en avoir du tout par oubli ou flemme. J’ai avec plaisir appris que l’un d’entre eux était distribué parfois dans certaines paroisses de l’Eglise Réformée.
Celui-ci n’échappe pas à la régle des envies d’écriture et de l’humeur de l’instant…
Bonne lecture à vous et joyeux Noël si je ne reprend pas le clavier d’ici la.
Près du sapin, on aperçoit deux tous petits lits blancs et immaculés. Des berceaux de bébés. Les draps sont propres, blancs, purs, immaculés. Prêts à acceuillir.
Un feu grésille dans la cheminée près des cadeaux, pas loin des berceaux. Les bûches craquent, consument, libérant des odeurs oubliées, dégageant une senteur bienfaisante et chaleureuse. Des cadeaux empaquetés sont répandus au pied du petit sapin, libérant des couleurs chamarrées d’or, de pourpre et d’azur. Ca brille !
Un fumet délicieux de ces plats élaborés et complexes qui ravissent les palais même des plus blasés, même les plus dans l’affectation, mêmes les plus supposés raffinés, s’échappe de la cuisine et vient se mêler aux parfums boisés du sapin et des bûches de cheminée.
On est ici dans un vrai Noël de cliché, de couverture de catalogue Ikéa ou Habitat. Pas même ne manquent les lumières délicatement tamisées, marquant, surlignant même la douceur d’un foyer serein et qui s’apprête à fêter dignement Noël. On scintille.
Must des must, les habitants du lieu se souviennent même que Noël, c’est l’anniversaire de Jésus. Une bible, une de ces grosses bibles protestantes d’études parsemée de pages cornées parce que lues et relues, est ouverte sur cette phrase du Deutéronome 33,12:
« Bien-aimé du Seigneur, il repose en sécurité près de Lui, le Très-Haut le protège tous les jours et demeure en lui » . On ira au temple aussi.
On s’offrira des cadeaux aussi. Il y aura peut-être de la joie aussi. A moins que…
Dans la pièce tamisée où grésille le bois, où scintille le sapin, devant les cadeaux et au milieu des odeurs et des promesses de Noël, il y a deux petites tâches de sang sur les berceaux vides immaculés de blanc…